L’assemblée générale de l’IATA, qui s’est déroulée à Cancun du 4 au 6 juin, a vu l’adoption d’une résolution sur l’environnement, l’association montrant ainsi l’engagement de ses membres à réduire l’impact écologique de leur activité. Elle réaffirme l’engagement des compagnies pour le programme CORSIA (Carbon offset and reduction scheme for international aviation) adopté en octobre 2016 par l’OACI et appelle les gouvernements à soutenir leurs efforts en participant à la mise en place d’une industrie viable de production de carburants alternatifs durables pour l’aviation. Ceci alors que la décision des Etats-Unis de se retirer des accords de Paris était présente dans tous les esprits.
Toutefois, Alexandre de Juniac, le directeur général de l’IATA, n’a pas manqué de le répéter durant toute l’assemblée générale : « CORSIA et les accords de Paris sont complètement indépendants ». La décision du Président Donald Trump ne devrait donc pas avoir d’impact et l’association ne ressent pas non plus le besoin de faire confirmer par les Etats-Unis leur participation au dispositif. Surtout, Alexandre de Juniac a insisté sur l’importance du programme adopté par l’OACI : « la seule alternative à CORSIA est un patchwork de mesures inefficaces, coûteuses et ingérables ».
A ce jour, 70 Etats se sont engagés à participer volontairement aux phases initiales du programme CORSIA, qui s’étendent jusqu’en 2026. A eux seuls, ils représentent 88% de la croissance que connaîtraient les émissions de CO2 si rien n’était fait. Quant à l’OACI, elle progresse conformément à son calendrier pour mettre en place les standards techniques du dispositif, avec la participation de l’IATA. Celle-ci souligne que les délais sont très courts – toutes compagnies opérant des vols internationaux auront l’obligation de surveiller et rapporter ses émissions de CO2. Pour rappel, CORSIA est l’un des moyens de parvenir à l’objectif que l’industrie s’est fixé, à savoir réduire de 50% le niveau de ses émissions en 2050 par rapport à celui de 2005.
L’un des moyens d’y parvenir va être le développement des carburants alternatifs, capables de réduire de 80% les émissions par rapport aux carburants d’origine fossile. Cela, l’IATA ne peut le réaliser seule et elle a besoin de l’engagement des gouvernements. Le soutien doit se tourner vers le domaine de la recherche, pour trouver de nouvelles sources et des processus de production durables, et de la régulation, pour soutenir les investissements et promouvoir ces nouveaux carburants. Enfin, les gouvernements doivent s’engager dans le développement des infrastructures pour accélérer leur déploiement. Les besoins en investissement dans ce domaine atteindraient 100 milliards de dollars par an.