Une voix tonitruante est venue s’associer à celles, moins tapageuses, des acteurs du transport aérien français face à l’augmentation prévue de la taxe de solidarité. Ryanair menace en effet de suspendre ses activités dans une dizaine d’aéroports régionaux si le gouvernement persiste avec son projet d’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Elle juge que « cette augmentation injustifiée de la taxe sur les passagers rendra de nombreuses routes de/vers la France régionale non viables », selon les mots de son directeur commercial Jason McGuinness.
La low-cost irlandaise souligne que les mesures qu’elle compte mettre en place à partir du mois de janvier – date à laquelle la hausse entrera en vigueur si elle est approuvée – réduiraient de 50 % ses vols dans les aéroports régionaux, déjà en mal de rentabilité.
« La proposition du gouvernement français d’augmenter sa taxe sur les passagers, déjà excessive, est à court-termiste, mal pensée et destinée à faire dérailler encore plus la reprise de l’industrie aéronautique française. La France et l’Allemagne sont parmi les marchés de l’aviation les plus mal en point en Europe et, grâce aux récentes augmentations des taxes sur l’aviation, elles seront encore plus distancées par des économies concurrentes telles que l’Espagne et la Pologne, où il n’y a pas de taxes, ainsi que l’Italie, la Suède et la Hongrie, qui ont aboli les taxes sur l’aviation. L’impact de l’augmentation des taxes sur les passagers sera le plus préjudiciable pour la France régionale, qui dépend de coûts d’accès compétitifs. »
Cette annonce concrétise les craintes exprimées depuis plusieurs semaines par l’Union des aéroports français et la FNAM, qui estiment que cette taxe met des milliers d’emplois en danger et coûtera plus cher en destruction de valeur pour la France qu’elle ne rapportera en recettes fiscales.