Etihad avait fait savoir qu’elle était en difficultés et l’annonce d’une réduction des effectifs suivie de celle du départ de James Hogan du poste de CEO avait laissé entendre qu’elles n’étaient pas minces. Il s’agit en effet de 1,87 milliard de dollars. De pertes. Le groupe souligne que son activité principale, le transport de passagers, a réussi à se maintenir malgré le ralentissement économique et la surcapacité. Il a en revanche fortement pâti de la dépréciation de sa flotte (une baisse des valeurs du marché associée au retrait anticipé de certains types d’avion), de certaines participations et de ses couvertures carburant.
La dépréciation des appareils a notamment pesé pour plus d’un milliard de dollars dans la balance. Le groupe estime également que certains de ses actifs et risques financiers avec les partenaires lui ont valu 808 millions de dollars de pertes, notamment Air Berlin et Alitalia, deux compagnies qu’Etihad n’a pas réussi à remettre dans le droit chemin de la rentabilité.
En ce qui concerne l’activité passagers, elle est restée parfaitement stable, avec un chiffre d’affaires de 4,9 milliards de dollars (sur un CA groupe de 8,36 milliards en baisse de 7%). Le remplissage s’est relativement bien maintenu, l’augmentation des capacités ayant été associée à une hausse du nombre de passagers (d’un million à 18,5 millions de voyageurs). Mais la recette unitaire s’est dégradée, sous l’effet d’une conjoncture économique mondiale toujours morose – particulièrement le ralentissement dans les pays du Golfe entraîné par la baisse des prix du pétrole – et un effet de surcapacité, qui, combinés, ont mis la pression sur les yields dans toutes les cabines.
Etihad a lancé un plan de restructuration en 2016 : Right Size & Shape. Axé sur la réduction des coûts et l’amélioration des performances, il a déjà commencé à faire effet, ayant engendré 4% d’économies. Celles-ci sont notamment passées par une réduction des effectifs et d’autres mesures doivent être mises en place d’ici la fin de l’année. Le chairman du groupe, Mohamed Mubarak Fadhel Al Mazrouei, a indiqué que le plan incluait « une refonte complète de [la] stratégie de partenariats capitalistiques avec des compagnies aériennes ». On en a vu les premiers effets avec la décision de ne plus se battre pour imposer un plan de restructuration à Alitalia (même si Etihad ferait partie des candidats à la reprise de la compagnie italienne dans le cadre de la procédure de vente lancée par le gouvernement) et celle de se désengager de Darwin en Suisse.
Si le groupe ne s’est pas aventuré à faire des prévisions pour l’année 2017, il a tout de même indiqué que les effets négatifs des couvertures carburant devraient se réduire et qu’il sentait une amélioration dans le domaine des recettes auxiliaires.