Eurowings donnait le 8 mars sa troisième conférence de presse du salon ITB à Berlin. A cette occasion, Karl-Ulrich Garnadt est revenu sur les récents développements de la compagnie – l’alliance avec Air Berlin, le rachat de Brussels Airlines – et sa stratégie face à l’évolution du transport aérien européen. Ce faisant, le CEO de la low-cost allemande a réaffirmé qu’Eurowings se donnait les moyens et ferait partie des leaders européens lorsque la consolidation du ciel aura eu lieu.
Selon lui, 2016 a été le cadre d’une grande modification du voyage en Europe. L’essor des low-cost appartient désormais au passé et le modèle est parfaitement établi : les passagers ont pris l’habitude de faire du point-à-point en Europe. Cependant, il a entraîné de la surcapacité et la plupart des marchés sont saturés. Karl-Ulrich Garnadt voit l’arrivée de Ryanair à Francfort comme le signe que la croissance n’est plus possible sur les marchés secondaires et qu’elle souhaite prendre sa part du gâteau sur les marchés plus porteurs, quand bien même les coûts s’en verraient augmentés.
Dans une telle situation, la consolidation est inévitable. « Nous avons assisté ses dernières années à une importante consolidation aux Etats-Unis, qui a mené à une stabilisation de l’industrie américaine du transport aérien. Nous pensons que cela va aussi arriver en Europe ». De 120 compagnies en 1997, les Etats-Unis sont passés à quatre grands groupes qui dominent l’essentiel du marché en 2007. Actuellement, 180 compagnies se concurrencent dans le ciel européen. Eurowings s’est donc fixé l’objectif de figurer parmi les groupes leaders à l’issue du processus.
« Nous sommes prêts et nous avons intégré la consolidation dans notre stratégie de croissance », souligne Karl-Ulrich Garnadt. En effet, 2017 va voir l’intégration de 33 appareils d’Air Berlin dans Eurowings et 2018 le rapprochement avec Brussels Airlines.
Concernant Air Berlin, le processus a déjà commencé. « Onze des trente-trois appareils ont déjà été intégrés sans remous, sans perturbation opérationnelle ». Ces appareils seront répartis entre différentes bases d’Allemagne (26 seront stationnés en Allemagne – dont les quatre appareils prévus pour la base de Munich -, trois à Vienne et deux à Palma) et permettront de réaliser 60 nouvelles liaisons et de transporter trois millions de passagers supplémentaires.
L’étape suivante sera l’intégration de Brussels Airlines, qui sera menée « avec plus de précautions car il s’agit d’une compagnie nationale ». Les discussions sont en cours pour définir un modèle économique, qui devrait être dévoilé au milieu de l’année. « Après une année de stabilisation où nous nous sommes attachés à améliorer les performances de notre activité long-courrier, l’intégration de Brussels Airlines va porter le réseau à un autre niveau », se réjouit Karl-Ulrich Garnadt. Neuf A330 et vingt-trois destinations long-courrier très concentrées sur l’Afrique vont en effet enrichir l’activité long-courrier d’Eurowings. Reste à les intégrer sans faire de vagues. « Nous travaillons avec Brussels Airlines à un concept sur la façon de développer le long-courrier mais nous n’avons pas pris de décision pour le moment ».
« Si nous arrivons à mettre en place correctement ces deux projets, nous pourrons en lancer d’autres. Nous devons être opportunistes et agir de façon proactive. Mais pour le moment, nous n’avons pas d’autre projet en vue », conclut le CEO d’Eurowings.