Finnair annonce qu’elle va devoir réduire ses effectifs de 200 équivalents temps plein dans le monde. Une mesure qui fait partie du plan de redressement de la compagnie, au sujet duquel Javier Roig, directeur général pour la région Europe du Sud, nous a récemment apporté quelques précisions.
Finnair travaille à la mise en place de sa nouvelle stratégie et le volet « personnel » sera ouvert cette semaine. La compagnie a en effet annoncé le début des négociations avec les représentants de son personnel pour une durée estimée à six semaines. Elle estime qu’elle devra réduire ses effectifs de 200 personnes au niveau mondial. La compagnie finlandaise précise que seuls des fonctions administratives étaient concernées, pas les fonctions opérationnelles. Quelque 120 suppressions de postes concernent la Finlande.
Ce volet social avait été annoncé au début du mois de septembre, lorsque le CEO Topi Manner avait présenté la nouvelle stratégie du groupe pour revenir à des résultats positifs. En effet, Finnair souffre beaucoup de la fermeture de l’espace aérien russe : jusqu’alors, toute sa stratégie était basée sur le fait qu’elle proposait la route la plus courte entre l’Europe et l’Asie. Ses liaisons autrefois les plus performantes vers le Japon, la Corée du Sud et la Chine (si le pays était ouvert) voient désormais leur temps de vol augmenter de trois heures. Tout le réseau est donc en train d’être retravaillé.
Javier Roig, directeur pour l’Europe du Sud, nous a apporté quelques précisions sur les mesures prises pour relever la compagnie. Il rappelle que le redéploiement de la flotte se concentre sur l’Amérique du Nord (notamment dans le cadre de la coentreprise transatlantique avec British Airways et American Airlines) et l’Asie du Sud – où les temps de vol subissent moins l’impact de la fermeture de la route en Sibérie. Ainsi, un partenariat est en vigueur avec Aircalin depuis le tout début de l’été entre Paris et Nouméa, grâce à la connexion avec Singapour. Un vaste partenariat a également été conclu pour une durée de dix-huit mois avec Qatar Airways, dans lequel Finnair opère trois de ses Airbus A330-300 pour la compagnie arabe.
Sur la question de la baisse des capacités annoncées, Javier Roig explique que Finnair ne prévoit pas de se séparer de certains appareils. Cette réduction se manifestera par l’affrètement d’avions auprès de compagnies partenaires, comme c’est actuellement le cas avec Eurowings (pour qui elle opère trois A350), British Airways (qui a pu utiliser quatre de ses A321) ou Qatar Airways. « Nous avons parlé d’une réduction de 20% des capacités. Si on regarde uniquement la flotte long-courrier, nous avons vingt-cinq avions et six sont affrétés pour d’autres compagnies, cela correspond à cet objectif », souligne-t-il.
Il révèle aussi que Finnair est en discussion avec Airbus pour apporter des modifications à ses A330 qui permettraient d’allonger leur rayon d’action – avec l’augmentation des temps de vol, ils n’ont plus les capacités pour desservir l’Asie – mais un tel chantier ne peut pas intervenir rapidement, faute de créneaux. De même, un léger glissement a été inévitable dans le calendrier de réaménagement de la flotte long-courrier avec les nouvelles cabines et toute la flotte ne sera plus rééquipée dès 2023 mais en 2024.
Pour autant, toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises. La compagnie se félicite notamment de la toute prochaine réouverture du Japon, où toutes les restrictions d’entrée doivent être levées le 11 octobre. Alors que Tokyo reste une destination très prisée sur laquelle les vols sont pleins (mais avec une baisse des fréquences), Finnair va simplifier l’arrivée des voyageurs en reprenant ses vols vers Haneda dès le début de la saison hiver et en les maintenant à l’année. La capitale japonaise sera également l’une des prochaines destinations à voir arriver les nouvelles cabines développées avec Collins Aerospace. « Nous faisons ce qu’il faut pour retrouver des résultats positifs, au niveau de ceux de 2019, et pouvoir fêter nos cent ans l’année prochaine », conclut Javier Roig.