C’est à un changement radical de sa politique de flotte que songe Icelandair. A l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, le groupe a indiqué qu’il avait engagé une réflexion à ce sujet. Aucune décision n’a encore été prise concernant une éventuelle modification de la stratégie établie jusqu’en 2025 mais la fin d’une flotte traditionnellement tout-Boeing est envisagée avec l’introduction d’Airbus A321neo pour contribuer au remplacement des 757 actuellement en service.
Jusqu’à présent, Icelandair prévoyait d’introduire 26 Boeing 737 MAX 8 et 9 d’ici 2025, parallèlement au retrait de quatre 757-200. Les 737 doivent donc à la fois augmenter les capacités (la flotte passant de 36 à 50 appareils) et remplacer peu à peu les 757-200.
L’une des pistes désormais envisagée par le groupe est d’intégrer à la fois ces 737 MAX et des A321neo pour accélérer le retrait des 757-200. Il va même plus loin, jusqu’à s’imaginer avec une flotte tout-Airbus.
Ces déclarations interviennent alors que la flotte mondiale de 737 MAX reste clouée au sol (depuis le 12 mars) et qu’Icelandair est victime de cette immobilisation puisqu’il avait déjà reçu six exemplaires de l’appareil (cinq MAX 8 et un MAX 9). Le groupe en attendait trois autres cette année. Pour pallier le déficit de capacités, il a dû recourir au leasing jusqu’en septembre de deux 767 et un 757, qui lui ont permis de limiter la baisse de son offre à 1%. Malgré cela, le programme de vols a dû être complètement modifié, pour le moment jusqu’au 15 juillet. Icelandair indique avoir engagé des discussions avec Boeing au sujet des compensations pour l’immobilisation des 737 MAX.
Cet événement ne lui a pas permis de profiter du relatif relâchement de la concurrence occasionné par la faillite de Wow Air, comme le montrent ses résultats. Icelandair a enregistré un chiffre d’affaires en baisse de 7% à 248,6 millions de dollars, tandis que les déficits de l’EBIT et du résultat net se creusaient de 29% et 60% respectivement.