Le 25 août est une période de transition pour le transport aérien italien. A partir d’aujourd’hui, Alitalia suspend la vente de billets pour des vols au-delà du 14 octobre, actant la cessation de ses opérations aériennes au soir de ce jour. A partir du 26 août, les billets pour des voyages à partir du 15 octobre seront vendus par la nouvelle compagnie porte-drapeau italienne, ITA (Italia Trasporto Aereo).
Cela fait suite au franchissement de toute une série d’étapes-clefs dans la création de la nouvelle compagnie durant l’été. En juillet, après l’aval de la Commission européenne, son plan d’affaires 2021 – 2025 a été approuvé par ses actionnaires puis l’Etat italien a donné son accord pour l’injection de 700 millions d’euros qui doivent permettre à ITA d’acquérir une partie des actifs de la division aviation d’Alitalia. Il s’agit là du premier versement d’une enveloppe de 1,35 milliard d’euros prévue pour le lancement de la compagnie.
Par la suite, ITA a débuté des vols d’essais avec un A330 et un A320 d’Alitalia et l’ENAC lui a accordé son certificat de transporteur aérien et sa licence d’exploitation le 18 août, tandis qu’elle soumettait l’offre non contraignante aux administrateurs d’Alitalia pour l’acquisition d’une cinquantaine d’appareils et les créneaux aéroportuaires nécessaires pour les exploiter.
Lancement le 15 octobre avec 52 avions
Le plan d’affaires d’ITA prévoit un démarrage avec une flotte de 52 appareils, consistant en sept gros-porteurs et 45 monocouloirs. Bien que sa direction soit bien consciente que la compagnie démarrera dans un contexte difficile et souhaite se montrer prudente, elle envisage une croissance dès 2022 avec l’ajout de 26 appareils (six gros-porteurs et vingt monocouloirs). Par la suite, des appareils de nouvelle génération devraient être intégrés pour moderniser la flotte, conformément à ses engagements envers la Commission européenne. Des négociations sont actuellement en cours avec Airbus et Boeing et une décision pourrait être prise en septembre. La compagnie prévoit de n’avoir qu’un seul et unique fournisseur « pour éliminer la complexité et l’inefficacité découlant de l’exploitation d’une flotte composée d’avions de différents constructeurs », indique-t-elle.
ITA envisage d’opérer 105 appareils fin 2025 (23 gros-porteurs et 82 monocouloirs), dont les trois quarts (81 avions, soit 77% de la flotte) seront des avions de nouvelle génération.
Elle va également épurer le réseau d’Alitalia et compte se concentrer sur des routes choisies pour leur rentabilité, même si d’autres liaisons plus stratégiques pour la connectivité de l’Italie sont prévues. Comme Alitalia, ITA s’appuiera sur deux hubs, à Rome (Fiumicino) et Milan (Linate). Elle desservira initialement 45 destinations pour monter à 74 destinations en 2025, en accordant une place plus importante au long-courrier (New York, Tokyo, Boston et Miami seront desservis dès la saison hiver).
Elle s’est également penchée sur le processus de recrutement de ses collaborateurs. Elle compte débuter avec 2 750 à 2 950 personnes, qui seront employées sous des contrats de travail entièrement nouveaux et en adéquation avec le marché. Leur nombre pourrait atteindre 5 550 à 5 700 personnes en 2025. Si ITA remporte l’appel d’offres pour les activités sol et maintenance d’Alitalia, ce nombre pourrait encore gonfler de 3 750 à 3 950 personnes.
Enfin, l’objectif économique d’ITA est d’atteindre l’équilibre opérationnel au troisième trimestre 2023, de réaliser un chiffre d’affaires de 3,33 milliards d’euros en 2025 et de dégager un EBIT positif de 209 millions d’euros.