TAP Air Portugal va de nouveau être privatisée. Souhaitant profiter des opportunités ouvertes par les bons résultats de la compagnie et la forte reprise du transport aérien, le gouvernement portugais a adopté un décret-loi dans ce sens le 28 septembre, lançant le processus de privatisation. Il a l’intention de céder une part d’au moins 51 % dans le capital de la compagnie.
Quatre conditions opérationnelles ont été imposées aux potentiels repreneurs : qu’ils assurent la croissance de TAP, celle du hub de Lisbonne, celle des opérations point-à-point à partir des capacités inexploitées dans les autres aéroports du pays (notamment Porto), et qu’ils s’engagent à investir dans des activités à haute valeur ajoutée dans le secteur du transport aérien. L’Etat souhaite également préserver la participation de 5 % réservée aux employés.
Ceux-ci devront être menés par des grands noms du secteur, qui le connaissent et envisagent un investissement pérenne dans la compagnie. « Nous sommes très clairs. Nous voulons des investisseurs de grande envergure dans le secteur aéronautique, seuls ou dans des consortiums qu’ils dirigent, qui s’alignent sur nos objectifs stratégiques. Nous n’avons pas l’intention d’attirer des investissements de nature purement financière qui pourraient chercher à entrer dans TAP pour ensuite la vendre ou démanteler une partie des activités, ce qui supprimerait en fin de compte sa contribution stratégique au pays », expose le ministre des Finances Fernando Medina.
La prochaine étape pour le gouvernement sera de choisir les consultants externes qui le conseilleront dans le processus de privatisation. Il espère pouvoir présenter un cahier des charges plus précis à la fin de l’année ou au début de 2024. D’ici là, des discussions préliminaires pourront avoir lieu avec de potentiels candidats à la reprise. Les trois grands groupes européens ont déjà eu l’occasion de faire part de leur intérêt pour la compagnie, tout en attendant de connaître les conditions imposées par le gouvernement avant de s’engager pleinement dans l’élaboration d’un plan de reprise. Dans l’après-crise, les opérations de consolidation du ciel européen ont connu un regain, IAG souhaitant reprendre Air Europa et Lufthansa ITA Airways – les dossiers sont en cours d’examen au niveau européen.
Pour rappel, TAP Air Portugal avait été privatisée en 2015, avec la prise de participation majoritaire du consortium Atlantic Gateway emmené par David Neeleman. Elle a été renationalisée en 2020, au plus fort de la crise liée à la pandémie de covid-19.