Les nouvelles du transport aérien sont généralement mitigées. Si le trafic est quasiment revenu à son niveau de 2019 et devrait le dépasser en 2024, les enjeux de compétitivité du pavillon français, l’instabilité géopolitique ou les difficultés de la chaîne d’approvisionnement continuent de faire planer des menaces sur la reprise. Malgré cela, la filière reste « un secteur dynamique de création d’emplois », selon les mots de Pascal de Izaguirre, le président de la FNAM (Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers). Cette année, elle devrait en effet être le cadre de 2 600 recrutements, tous métiers confondus – transport de passagers, de fret, travail aérien, maintenance, services aéroportuaires, etc.
Dans son rapport de branche 2023 sur l’année 2022, l’organisation avait constaté une forte augmentation des effectifs de 5,7 % entre 2021 et 2022 (+ 4 858 salariés), pour atteindre 85 000 salariés. Il s’agissait de la première année de reprise de l’emploi après la crise du covid, qui a vu la destruction de 9 000 postes sur deux ans). Le rattrapage se confirmera donc en 2024.
La FNAM a identifié plusieurs métiers particulièrement en tension : les mécaniciens, les métiers d’assistance en escale, ceux liés à la sûreté et le personnel navigant technique. En ce qui concerne les pilotes, le secteur a vu la réouverture des programmes de formation (notamment les cadets chez Air France) et Pascal de Izaguirre n’identifie pas de concurrence trop importante des compagnies étrangères. « Il y a une dynamique suffisamment forte sur le marché français pour attirer les pilotes puisque toutes les compagnies sont en phase de recrutement, compte tenu des perspectives d’augmentation des flottes et des pyramides des âges. »
L’enjeu majeur pour l’organisation est de travailler sur l’attractivité des métiers de l’aérien. Alors que s’ouvre la période des NAO (Négociations annuelles obligatoires), la FNAM s’est fixée pour objectif de conserver un salaire d’accueil (pour la première année d’activité) supérieur au SMIC d’environ 0,8 %. Elle aspire par ailleurs toujours à la mise en place d’une convention collective nationale unique pour tous les salariés français du transport aérien.
En parallèle, elle accorde une importance majeure à la formation, qu’il s’agisse d’apprentissage ou de formation continue – en particulier en faveur des personnels navigants et des mécaniciens. Enfin, dans le cadre de l’EDEC (Engagement de développement de l’emploi et des compétences), elle a élaboré un nouvel outil à destination des entreprises du secteur, des partenaires de l’emploi et des collaborateurs pour donner une meilleure vision du secteur, de ses métiers parfois contraignants – excluant souvent le télétravail et avec des horaires décalés -, des compétences nécessaires et des passerelles existantes. Baptisé « Mon emploi dans l’aérien », il est disponible depuis quelques jours.