L’ACI Europe veut à son tour montrer au grand jour son engagement pour un transport aérien plus propre. Désireuse de s’aligner sur les accords de Paris et de prouver aux mouvements anti-avions que le transport aérien fait des efforts en matière d’environnement, l’association vient d’adopter une résolution visant à ce que les aéroports européens produisent zéro émission carbone sans compensation d’ici 2050 au plus tard. Il s’agit pour eux de réduire les émissions absolues autant que possible (côté pistes et côté terminal) et de traiter les émissions résiduelles par des investissements dans le captage et le stockage du carbone.
La résolution a été signée par quarante opérateurs aéroportuaires représentant 194 aéroports dans 24 pays européens (et 62,5% du trafic sur le continent). L’Union des aéroports français (UAF), notamment, y a apporté tout son soutien. L’ACI estime que 3,46 millions de tonnes d’émissions de CO2 pourront ainsi être évitées chaque année une fois cet objectif atteint – sur la base d’un volume de trafic similaire à celui de 2018 à 2,34 milliards de passagers.
Ce n’est toutefois qu’une nouvelle étape dans l’engagement des aéroports en faveur de l’environnement. Cela fait en effet plus de dix ans que les plateformes travaillent volontairement à réduire leur empreinte, notamment dans le cadre de l’Airport Carbon Accreditation, le programme global de certification en matière de gestion des émissions carbone. En juillet dernier, 136 aéroports européens (accueillant 66% du trafic) étaient accrédités à l’un des quatre niveaux existants.
« Cependant, la résolution d’aujourd’hui apporte une nouvelle dimension à tout cela : pas de compensation », martèle Michael Kerkloh, président d’ACI Europe. L’appui sur un système de compensation est envisagé uniquement comme une mesure temporaire pour s’attaquer au problème des émissions résiduelles, qui doit se réduire au fur et à mesure que des solutions internes au secteur seront développées : nouvelles technologies et opportunités de décarbonisation.
L’ACI rappelle que, aujourd’hui, 43 aéroports européens sont déjà neutres en carbone (mais en tenant compte du recours aux systèmes de compensation) et que l’industrie s’est engagée à ce qu’ils soient une centaine en 2030. Surtout, trois répondent déjà au zéro émission net : Luleå, Ronneby and Visby, tous en Suède et opérés par Swedavia. L’opérateur compte par ailleurs atteindre cet objectif pour tous les aéroports suédois d’ici la fin de l’année prochaine, tandis que l’aéroport de Hambourg vise 2022 et que ceux d’Amsterdam, Eindhoven et Copenhague devraient y parvenir en 2030.