L’OACI a à son tour publié son bilan préliminaire du transport aérien en 2018. La tendance est toujours bonne même si, comme l’IATA, l’organisation constate un ralentissement de la croissance : 2018 souffre de la comparaison avec l’exceptionnelle année qu’a été 2017. L’OACI recense 4,3 millions de passagers, en hausse de 6,1%, et une augmentation du trafic de 6,7% (contre 7,9% en 2017).
L’organisation explique que cette baisse est notamment due à une attractivité moindre des tarifs des compagnies aériennes, en raison de la reprise de la hausse des prix du pétrole après deux longues années de répit.
En ce qui concerne le trafic international, il a enregistré une croissance de 6,4%, plus faible qu’en 2017 dans toutes les régions du monde hormis en Amérique du Nord, où l’économie américaine a été solide et l’expansion des compagnies aériennes canadiennes continue. A noter également que le Moyen-Orient est la région où la croissance a été la moins rapide en raison des tensions géopolitiques et de la forte concurrence des hubs. Celle du trafic domestique mondial a en revanche accéléré (+7,2%).
Dans le domaine du transport de fret, 2017 avait été une année particulièrement bonne grâce à la volonté de reconstruire les stocks mondiaux. Cette tendance a logiquement ralenti en 2018, en même temps que s’est renforcé le protectionnisme et qu’ont éclaté des guerres commerciales. Le secteur est toutefois toujours en croissance, de 4,5%.
L’OACI estime que les compagnies aériennes enregistreront 34 milliards de dollars de bénéfices, dont près de la moitié seront enregistrés par les compagnies d’Amérique du Nord – l’IATA tablait de son côté sur 32,3 milliards de dollars au début du mois de décembre, avec une répartition géographique similaire.
La tendance au ralentissement devrait se poursuivre en 2019. La banque mondiale prévoit en effet que la croissance du PIB mondial va ralentir durant les deux prochaines années, entraînée par le ralentissement des économies matures et la stabilisation des marchés émergents et en développement, le renforcement du protectionnisme et les tensions géopolitiques. L’OACI en déduit que le transport aérien sera affecté, que ce soit en termes de trafic ou de résultat.