A la suite de la faillite d’Air Berlin, Lufthansa a réussi à récupérer une partie des actifs de sa consoeur. La Commission européenne a autorisé le 21 décembre le rachat de LGW par le groupe allemand, celui-ci ayant fait d’importantes concessions depuis l’offre initiale présentée en octobre, afin de limiter les risques de se trouver en situation de monopole sur les lignes intérieures allemandes notamment.
Avec la bénédiction de l’Europe, Lufthansa reprend LGW et ses 33 appareils, répartis entre vingt Q400 et treize A320, ainsi que ses employés. Ils seront intégrés à Eurowings. Initialement, LGW ne détenait que les biturbopropulseurs et son activité consistait en des vols d’approvisionnement pour les activités moyen et long-courrier d’Air Berlin. Mais plusieurs actifs ont été transférés dans LGW, comme les A320, des membres du personnel et des créneaux horaires en Autriche, en Allemagne et en Suisse. Des recrutements sont donc prévus à la fin du mois et en janvier pour opérer la flotte A320, portant sur du personnel navigant.
Le seul problème soulevé par l’acquisition de LGW dans ce nouveau format se situait à l’aéroport de Düsseldorf, où la présence de Lufthansa aurait été trop importante pour permettre l’arrivée de concurrents. Le groupe allemand a donc proposé de limiter le nombre de créneaux repris dans l’aéroport pour la saison estivale au nombre de créneaux horaires utilisés par deux appareils, n’augmentant son portefeuille que de 1% – mais lui garantissant tout de même la moitié des créneaux disponibles. « Nos craintes en matière de concurrence sont dès lors apaisées et nous autorisons ce jour le projet d’acquisition au regard des règles de l’UE en matière de concentrations », a commenté Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence.
L’accord conclut en octobre entre Lufthansa et Air Berlin comprenait également le rachat de Niki. Cependant, la Commission européenne a rapidement formulé son opposition, constatant que « les activités de Lufthansa et de NIKI se chevauchaient sur environ 130 liaisons. À l’issue du rachat, la concurrence aurait été très limitée sur environ 70 de ces 130 liaisons, et sur environ 50 de ces liaisons, Lufthansa aurait eu le quasi-monopole pour l’offre de sièges aux voyagistes et aux passagers. » Le groupe a donc exercé son droit d’exclure la compagnie autrichienne de la transaction et annoncé sa décision le 13 décembre. Contrainte de se déclarer en faillite, Niki a suspendu tous ses vols le 14 décembre et cherche désormais un repreneur. Les offres contraignantes devaient être déposées le 21 décembre au plus tard. Niki Lauda, qui a fondé Niki en 2003 avant de la vendre à Air Berlin en 2011, aurait formulé une proposition. Il avait en effet faire connaître son intérêt pour la reprise de sa compagnie dès la faillite d’Air Berlin.
Lufthansa planche désormais sur un autre dossier, celui d’une reprise d’Alitalia.