Après sa flotte, Jet Airways perd une partie de son âme. Le conseil d’administration de la compagnie a approuvé la démission de son fondateur Naresh Goyal, qui quitte ses fonctions de président et directeur général. Dans le même temps, les grandes lignes du plan de redressement dirigé par la State Bank of India ont été entérinées.
Jet Airways va donc changer de mains. Le départ de Naresh Goyal s’accompagnera de celui de sa femme Anita Goyal et de Kevin Knight, le représentant d’Etihad, du conseil d’administration. Le fondateur de Jet Airways conservera toutefois une participation dans sa compagnie mais elle devrait être diluée.
En effet, le plan de restructuration proposé en février dernier et désormais adopté proposait la conversion des dettes des créanciers en actions. Ils vont ainsi en détenir 114 millions, ce qui leur permettra d’entrer au conseil d’administration avec deux représentants. En parallèle, ils ont approuvé une nouvelle injection immédiate de 217,5 millions de dollars, sous forme d’émission de titres de créances, « pour rétablir le cours normal des opérations », et la nomination d’une nouvelle direction. La possibilité d’émettre des actions pour attirer un nouvel investisseur a également été évoquée.
Jet Airways est en effet aux abois. Croulant sous une dette de plus d’un milliard de dollars, elle cloue régulièrement de nouveaux avions au sol, incapable de payer leurs loyers. La moitié des 117 appareils que compte sa flotte est immobilisée. Elle avait publié une perte de plus de 100 millions de dollars au troisième trimestre, après avoir souffert de l’augmentation des prix du carburant en 2018 (un poste de coûts très taxé en Inde) et de la faiblesse de la roupie par rapport au dollar. Après avoir longtemps été l’une des plus belles réussites du transport aérien indien, elle ne parvient plus à capter la croissance du secteur qui profite davantage aux compagnies low-cost, notamment IndiGo et Spicejet.