Ryanair laisse à son tour la crise derrière elle. La compagnie irlandaise a publié ses résultats annuels pour l’année fiscale 2023 (clôturée le 31 mars) et, malgré un début d’année marqué par les perturbations liées à l’invasion de l’Ukraine, est revenue sur le chemin de la rentabilité.
La low-cost a en effet enregistré un chiffre d’affaires de 10,8 milliards d’euros, en hausse de 124 % par rapport à l’année dernière. Son résultat net redevient largement positif, avec un bénéfice de 1,43 milliard d’euros. Sur l’année, elle a vu ses coûts augmenter de 75 %, en ligne avec la croissance du trafic (+ 74 % avec 168,6 millions de passagers), mais de seulement 54 % hors carburant.
Elle souligne également que ses tarifs sont aujourd’hui 10 % plus élevés en moyenne que ceux de son année fiscale 2020. Ses capacités ont par ailleurs dépassé leur niveau pré-covid de 16 % et le programme été 2023 est le plus dense jamais mis en place par la compagnie. Alors que l’offre est encore réduite sur le secteur européen, Ryanair compte profiter du retour des passagers américains et asiatiques en Europe, qui entretient la demande.
Pour elle, cette situation est vouée à durer. Michael O’Leary, son PDG, explique : « Nous pensons que les compagnies aériennes européennes continueront à se consolider au cours des deux prochaines années et il semble probable qu’elles déploieront leur capacité de manière modérée. L’important volume de livraisons à réaliser devrait limiter la croissance de la capacité en Europe pendant encore au moins quatre ans, ce qui confère un avantage considérable » à Ryanair, qui doit recevoir 110 Boeing 737-8200 au cours des trois prochaines années.
Cette année (avril 2023 – mars 2024), la compagnie espère augmenter son trafic de nouveau de 10 %, à 185 millions de passagers, malgré les retards de livraisons de Boeing (qui auront des conséquences dès cet été puisqu’une dizaine de 737-8200 seront manquants). Les réservations pour l’été sont bonnes et à des tarifs encore supérieurs à ceux de l’année dernière. Bien que sa vision d’évolution du marché pour le second semestre soit limitée, Ryanair estime que son chiffre d’affaires augmentera suffisamment pour couvrir une hausse estimée à un milliard d’euros de sa facture carburant et pour permettre une croissance modeste de son bénéfice.