Ryanair a décidé d’engager ses forces en Allemagne. Après avoir un temps délaissé le pays, la low-cost irlandaise a annoncé ces deux derniers jours l’ouverture de deux nouvelles bases à Nuremberg et Hambourg, ses septième et huitième en Allemagne, ainsi que le doublement de ses activités à Berlin Schönefeld. Au total, sept 737-800 supplémentaires seront stationnés outre-Rhin à partir de novembre 2016.
« C’est le moment idéal pour croître en Allemagne », juge Kenny Jacobs, le directeur marketing de Ryanair, en tournée dans le pays pour présenter ces nouveautés. Non seulement les performances de la low-cost s’améliorent, mais ses principales concurrentes sont occupées ailleurs : Air Berlin en est toujours à tenter de redresser son activité tandis que Lufthansa est concentrée sur la croissance d’Eurowings et notamment ses vols low-cost long-courrier.
S’engouffrant dans la brèche, Ryanair voit grand. Son ambition est de doubler sa part de marché en un an, passant de 5% à 10%, et de la quadrupler dans les cinq prochaines années pour atteindre 20%.
Pour cela, Nuremberg et Hambourg accueilleront respectivement un et deux avions à partir du 1er novembre. A Nuremberg, cinq nouvelles lignes seront ouvertes et une seconde rotation quotidienne vers Londres sera ajoutée. Ryanair espère attirer ainsi 450 000 passagers vers l’aéroport bavarois. A Hambourg, sept nouvelles liaisons vont être lancées à l’année ainsi qu’une saisonnière, portant leur nombre à 14 et doublant son activité dans la cité hanséatique, avec l’objectif de transporter 650 000 passagers la première année.
Berlin sera toutefois le fer de lance de cette croissance puisque là encore, l’activité va pratiquement doubler. La base de Schönefeld accueillera quatre 737 supplémentaires, portant leur total à neuf et permettant le lancement de treize nouvelles routes annuelles, dont une vers Toulouse, et deux saisonnières. Par ailleurs, les fréquences vers les principales destinations européennes (Londres, Barcelone et Dublin) seront renforcées. La capitale devrait ainsi pouvoir accueillir 4,7 millions de passagers.
Pourtant, l’Allemagne n’a pas toujours été prioritaire dans le coeur de Ryanair. En 2011, la low-cost avait considérablement réduit ses services vers le pays à la suite de l’instauration d’une taxe touristique de 8 euros par le gouvernement allemand. L’effet s’était fait redoutablement sentir à Berlin notamment, qui avait perdu plus 50% de ses capacités. Mais la force de l’économie allemande s’est montrée plus attrayante et le nombre d’appareils dotés de la harpe dorée n’a pas fini de croître dans le ciel germanique.