L’un des plus importants contrats d’Airbus au salon de Farnborough a été signé avec AirAsia X. Au lendemain de l’annonce faite le 19 juillet, le groupe a publié davantage de détails sur la commande de 34 A330neo supplémentaires, tandis que Tony Fernandes, le fondateur et président d’AirAsia, dévoilait certains éléments plus stratégiques et répétait que les cent avions qu’il s’apprêtait à recevoir entre octobre 2019 et mi-2028 n’étaient « vraiment pas suffisants ».
Le contrat n’était pas une surprise en soi. Il était en gestation depuis longtemps et avait été ramené sur le devant de la scène par une visite de Tony Fernandes à Toulouse début juillet, même s’il avait alors essayé d’entretenir le suspense en laissant la porte ouverte à une renégociation. Mais le PDG a été convaincu : « la signature de ce contrat pour l’A330neo montre la confiance que nous avons en la capacité d’Airbus et Rolls-Royce de livrer un produit fantastique. Beaucoup n’ont pas vu à quel point c’est un grand avion. C’est à notre avantage. »
Les 34 A330-900 ajoutés à la commande initiale portent désormais à cent les engagements d’AirAsia X sur l’appareil, alors qu’elle exploite actuellement 31 A330-300 (22 pour la filiale malaisienne, sept pour la thaïlandaise et deux en Indonésie). Trente d’entre eux seront destinés à du renouvellement de flotte, la plupart des avions actuels étant couverts par des contrats de leasing qui expireront au cours des dix prochaines années. Ce sont les soixante-dix restants qui ne suffiront pas à répondre aux ambitions de croissance du groupe selon Tony Fernandes.
Celles-ci portent notamment sur la relance de dessertes vers l’Europe et le lancement de lignes vers les Etats-Unis, ce qui est rendu possible par l’A330neo (d’autant plus avec la version à 251 tonnes, pour laquelle le PDG d’AirAsia avait déjà fait part de son intérêt). AirAsia X pourrait également ouvrir d’autres hubs en Malaisie, à Penang et Kota Kinabalu.
Les équipes d’AirAsia X travaillent désormais sur le revenue management associé. « Le réseau est défini. La structure est définie. Les avions sont achetés. […] Le travail qui reste consiste à définir la façon de faire du chiffre d’affaires parce que ce n’est pas pareil que sur le court-courrier. Nous avons quasiment fini. »
Tony Fernandes prévient toutefois qu’une restructuration est en oeuvre et que les deuxième et troisième trimestres seront difficiles, avec l’annulation de routes non rentables ou sans perspective de croissance et de partenariats désavantageux. « Cela signifie que nous irons dans des pays où nous dominerons, c’est-à-dire le Japon, la Corée, l’Australie, la Chine et l’Inde. » Par ailleurs, Indonesia AirAsia X va développer sa stratégie de double hub à Jakarta et Bali. Enfin, Thai AirAsia X s’apprête à entrer en bourse.