Les E-Jets de deuxième génération viennent de trouver un nouvel opérateur. Il s’agit de la compagnie kazakhe Air Astana, qui vient de s’engager début août pour cinq E190-E2. Il ne s’agit néanmoins pas d’une commande directe au constructeur brésilien Embraer, mais d’un contrat de crédit-bail auprès d’AerCap. La société irlandaise avait été le premier loueur à acheter des E-Jets E2 en 2013 : il avait opté pour 23 E190-E2 et 27 E195-E2.
Air Astana recevra ses appareils à partir du dernier trimestre 2018, soit quelques mois après Widerøe, client de lancement de l’E190-E2. La compagnie suédoise doit mettre l’appareil en service au premier semestre 2018. Ces nouveaux appareils viendront remplacer en partie la flotte de neuf E190 de première génération exploitée par Air Astana.
Coup de jeune sur la flotte
Ce rapide changement de génération peut paraître assez étonnant, d’autant que la flotte d’E190 d’Air Astana n’affiche que cinq ans de moyenne d’âge (chiffre de juillet 2017). Ces appareils, dont quatre sont en location auprès d’Air Lease Corporation (ALC) et Jetscape, ont été livrés entre 2011 et 2014.
Ce remplacement semble pourtant naturel pour Peter Foster, président d’Air Astana : « L’acquisition de l’E2 est le remplacement logique de l’E190 que nous opérons avec succès depuis 2011. L’E190 nous a permis de couvrir les nouveaux marchés du sud de la Russie, du Caucase, de l’Asie centrale ainsi que la plupart des routes domestiques. L’E2 renforcera notre position de leader face à une concurrence accrue, notamment sur le marché domestique et régional ; en économisant jusqu’à 15 % des coûts par siège, en augmentant la capacité et la qualité du produit en vol. »
Philip Scruggs, président et directeur commercial d’AerCap, va dans le même sens : « L’E2 étendra le rayon d’action d’Air Astana et améliorera son efficacité opérationnelle afin de saisir de nouvelles opportunités de croissance de son réseau. »
Air Astana a d’ailleurs entamé un grand plan de rajeunissement de sa flotte. Elle a reçu un premier A320neo en 2016, alors que sa flotte d’A320ceo ne dépasse pas les cinq ans de moyenne d’âge. Un deuxième appareil doit arriver entre 2018 et 2019, en même temps que cinq A321LR. Ces derniers viendront remplacer ses cinq Boeing 757, qui accusent plus de vingt ans de moyenne d’âge. Pendant un temps, Peter Foster avait appelé Boeing à lancer son « MOM » (Middle of market), en vain, avant de se rabattre sur l’appareil d’Airbus.
Bonne nouvelle pour les E-Jets E2
Sur les cinquante E-Jets E2 commandés à Embraer, AerCap en avait déjà placé cinq – trois E190-E2 et deux E195-E2 – chez Borajet Airlines. Cela ne lui avait pas porté chance : la compagnie turque a suspendu (au moins temporairement) ses opérations depuis avril dernier, en raison de problèmes techniques. Il faut dire que la moitié de sa flotte était clouée au sol. Souhaitons un meilleur destin à Air Astana.
C’est en tout cas une bonne nouvelle commerciale pour les E-Jets E2 qui commençaient à en manquer. Le dernier contrat reçu date de janvier 2017. Il s’agissait de Widerøe, qui avait pris trois E190-E2 en commande ferme et des droits d’achats pour 12 appareils de plus. Après un très bon démarrage lors de son lancement au Bourget 2013, la deuxième génération d’E-Jets accuse un peu le coup avec un total de seulement 285 commandes fermes et 297 options.
En attendant, l’E190-E2 poursuit son développement. Fin juillet, Embraer annonçait que 55 % de la campagne d’essais étaient achevés, et que les tests de torsion d’aile avaient été réalisés avec succès en mai. Son entrée en service l’année prochaine sera suivie par celle de l’E195-E2 en 2019 et celle de l’E175-E2 en 2021.