La tendance est décidément au beau fixe pour les industriels aéronautiques français. Dassault vient à son tour de publier des résultats en hausse pour l’année 2017. Le volume d’activité comme la rentabilité s’améliore mais, à l’image de Thales, le carnet de commandes de l’avionneur français s’effrite quelque peu.
Le chiffre d’affaires 2017 progresse de pas moins de 34 % par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 4,81 millliards d’euros. Dassault a pourtant annoncé un volume de livraisons identique à 2016, à savoir 49 Falcon et 9 Rafale.
Pour l’aviation d’affaires, le chiffre d’affaires s’établit à 2,93 millards d’euros (+ 25 % par rapport à 2016, malgré les difficultés rencontrées ses dernières années. La bonne tenue des ventes a permis de livrer 4 Falcon de plus que prévu au cours de l’année, mais c’est le meilleur mix entre les différents tailles d’avions qui a favorisé la hausse des revenus. Le Falcon 8X apparaît ainsi comme le principal atout de la gamme d’avions d’affaires de Dassault.
Le chiffre d’affaires des activités de défense augmente de moitié et atteint 1,88 milliard d’euros. Il a principalement été porté par la livraison de 8 Rafale à l’Egypte, ainsi que des moyens de soutien associés. La France a pris le dernier Rafale livré.
Des commandes en baisse
Le point noir vient donc des prises de commandes, divisée par trois par rapport à 2016. Elles se situent ainsi à 3,16 milliards d’euros. Il faut tout de même signaler que les commandes 2016 avaient été dopées par la vente de 36 Rafale à l’Inde.
Le ratio livraisons-commandes s’établit à 0,7 (book-to-bill). Au 31 décembre 2017, le carnet de commandes diminue donc de 7 % par rapport à fin 2016, pour s’établir à 18,82 milliards de dollars.
Dans le détail, le carnet de commandes Falcon est désormais de 2,67 milliards d’euros. Il baisse donc de 13 % par rapport à 2016 malgré la remontée de ventes de Falcon – 38 commandes nettes en 2017, contre 21 l’année précédente.
Dassault enregistre une hausse du résultat opérationnel à 348 millions d’euros (+60 %). Il a été impacté de deux façons par l’annulation du programme Falcon 5X : négativement par des dépréciations de stocks, et positivement par la baisse des dépenses de R&D dès septembre. La marge opérationnelle augmente de 1,1 point, à 7,2 %.
Le résultat net passe de 384 en 2016 à 489 millions l’an dernier d’euros. La contribution de Thales est de l’ordre de 241 millions d’euros.
Sur la défense, le carnet de commandes France est le seul à remonter, à 2,84 milliards d’euros (+2 %). 31 Rafale reste à livrer. Le carnet de commande Export diminue à 13,31 milliards d’euros (-8 %), avec 70 Rafale encore à livrer (en dehors de l’option levée par le Qatar pour 12 appareils fin 2017).
Pour 2018, Eric Trappier, P-DG de Dassault Aviation, table sur un chiffre d’affaires stable. Il confirme la baisse de cadence des Falcon à 40 avions livrés sur l’année, même s’il explique qu’une bonne tenue des ventes pourrait l’amener à revoir les chiffres à la hausse. Cette baisse sera compensé par un mix encore amélioré, toujours sur l’impulsion du Falcon 8X, mais aussi l’augmentation des livraisons de Rafale à 12 exemplaires, dont les trois premiers F3R pour la France.