La famille E2 est au complet. Après l’E190-E2 en 2016 et l’E195-E2 l’année suivante, Embraer vient de réaliser le premier vol de l’E175-E2 le 12 décembre. Le bimoteur régional remotorisé a décollé à 11h07 (heure locale) de São José dos Campos, fief de l’avionneur brésilien, pour revenir s’y poser deux heures et dix-huit minutes plus tard. Il démarre ainsi une campagne d’essais en vol qui doit l’emmener jusqu’à sa certification fin 2021, début 2022.
Ce premier vol a été confié au commandant de bord Mozart Louzada, épaulé par Wander Almodovar Golfetto, ainsi qu’aux ingénieurs de vol Gilberto Meira Cardoso et Mario Ito. Ils ont notamment effectué le décollage et l’atterrissage avec Les commandes de vol électriques (CDVE) configurées en mode normal et non en loi directe comme c’est habituellement le cas pour un premier vol.
Au cours des deux heures de vol, qui se sont visiblement déroulées sans problème apparent, l’équipage a pu commencer à défricher l’enveloppe de vol et « évaluer les performances de l’avion, la qualité de vol et le comportement des systèmes ». Les hommes à bord ont assurément porté une attention particulière aux moteurs Pratt & Whitney PW1700G ainsi qu’à la nouvelle voilure, qui constituent les principales modifications par rapport à l’E175 de première génération, en service depuis près de 15 ans.
« Nous sommes impatients de commencer à travailler sur la certification », s’est réjouit John Slattery, PDG d’Embraer Aviation commerciale, à l’issue du vol. La campagne d’essais en vol doit durer 24 mois, avec trois prototypes impliqués. Les deux premiers appareils serviront aux « essais aérodynamiques, de performance et des systèmes », tandis que le troisième devrait être davantage représentatif des modèles de série. C’est ce dernier qui servira au développement de la cabine, avec l’installation des équipements intérieurs, ainsi qu’à la validation des processus de maintenance.
Au sujet de la maintenance, Embraer précise d’ailleurs que « comme l’E190-E2 et l’E195-E2, l’E175-E2 aura les intervalles d’entretien les plus longs dans la catégorie des jets monocouloirs, avec 10 000 heures de vol pour les checks de base et aucune limite calendaire pour des opérations classiques d’E-Jets ». Le constructeur estime que cela représente 15 jours complets d’utilisation de plus que pour les E-Jets de première génération sur une période de dix ans.