Le remplaçant du Gabriel est désormais connu. Comme nous vous l’annoncions il y a tout juste une semaine dans le Journal de l’Aviation, la décision a été prise par le ministère des Armées, le 1er mars. Il s’agira d’un Falcon de Dassault Aviation, baptisé Falcon Epicure, qui intégrera des équipements développés par Thales. Cette décision marque le début de « l’élaboration du programme d’avions de renseignement stratégique « Capacité universelle de guerre électronique » (CUGE) », comme l’indique le ministère des Armées. Elle était initialement attendue en décembre 2017.
Trois avions seront ainsi commandés pour remplacer les deux Transall C-160 Gabriel qui opèrent au sein de l’escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque » – soit une cible revue à la hausse conformément à ce qui était annoncé dans les travaux de préparation de la Loi de programmation militaire 2019-2025. Le premier exemplaire sera livré à l’armée de l’air en 2025, les deux suivants devraient arriver en 2026 et 2027.
Selon le communiqué du ministère des Armées, ils viendront ainsi « renforcer les capacités du renseignement d’origine électromagnétique et contribueront à l’effort particulier sur la fonction « connaissance et anticipation » des armées françaises. » Leur arrivée s’inscrit dans la volonté stratégique de renforcer les capacités de renseignement des armées françaises.
Quel Falcon pour Epicure ?
Le modèle de Falcon retenu n’a pas encore été dévoilé. Etant donné que le choix s’est à priori fait entre « un petit Airbus ou un gros Falcon », comme nous l’indiquions la semaine dernière au Journal de l’Aviation, il est fort probable qu’il s’agisse d’un Falcon 7X ou 8X. Ces deux triréacteurs sont les plus grands modèles de la famille Dassault – en attendant l’arrivée du futur Falcon 6X – et ceux dotés de l’autonomie la plus importante (respectivement 11 000 km et 12 000 km).
L’appareil choisi devra être à même d’embarquer plusieurs opérateurs et les différents systèmes qui composent la CUGE. Ils s’articulent autour d’un nouveau capteur d’écoute électromagnétique développé par Thales, « permettant simultanément les interceptions des émissions radio et radar » selon le ministère des Armées. Ce dernier ajoute que ce capteur est le « résultat de près de 10 années d’études sur des technologies de pointe ». C’est Dassault qui sera en charge de l’intégration des systèmes sur ses avions.
Maintenant que le choix est fait et que « l’élaboration » du programme CUGE est lancée, il faut désormais voir comment cela se concrétise. Pour l’instant, cette décision n’a à priori pas encore été contractualisée, le montant de l’investissement n’a pas été annoncé et le calendrier reste à détailler. Le lancement de la phase de réalisation est prévue à la fin de l’année, mais est déjà susceptible d’être reportée à 2019. Sans compter que 2025 sera dans un autre quinquennat.