En 2017, et pour la troisième année consécutive, MBDA affiche une hausse de son chiffre d’affaires de l’ordre de 3,5 %. Le missilier européen, qui a présenté ses résultats le 27 mars à Paris, stabilise ainsi la croissance de son activité après une forte hausse en 2015 et respecte ses prévisions. Une tendance qui devrait se confirmer en 2018, malgré le recul des prises de commandes enregistré l’an passé.
MBDA affiche donc un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros en 2017, contre 3 milliards en 2016. La rentabilité est aussi au rendez-vous, avec une marge opérationnelle de l’ordre de 10 %. Le point noir vient des commandes. Avec 4,2 milliards, elles reculent de 11 %, et enregistrent leur plus bas niveau depuis 2014.
La situation ne semble pas pour autant inquiéter Antoine Bouvier, directeur général du missilier, qui parle « d’une prise élevée de commandes ». Il s’appuie pour cela sur un ratio commandes/livraisons (« book-to-bill ») de 1,35, soit un résultat largement positif. Le carnet de commandes continue ainsi de grandir et atteint désormais 16,8 milliards d’euros, soit une hausse de près de 6 % par rapport à 2016.
Dominique Fillard, contrôleur financier du groupe, a annoncé que MBDA visait un book-to-bill encore supérieur à 1 en 2018, ainsi qu’une rentabilité du même ordre que celle atteinte l’an passé.
Antoine Bouvier souligne aussi le haut niveau d’embauche pratiqué actuellement par le groupe. Il y voit la preuve de sa confiance dans ces perspectives de croissance. MBDA a ainsi recruté environ 1 000 personnes en 2017, soit 10 % de ses effectifs. Le directeur général précise néanmoins qu’il ne s’agit pas d’une croissance de 10 % du nombre d’employés, compte tenu des départs. La tendance doit se poursuivre en 2018, avec 1 200 embauches prévues.
Vision à long terme
Plusieurs perspectives permettent aussi à MBDA, qui vise un chiffre d’affaires de quatre milliards d’euros, de se projeter à plus long terme. Antoine Bouvier se montre ainsi confiant au niveau national dans ses pays domestiques (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Espagne). Il a relevé plusieurs éléments du projet de la Loi de programmation militaire en France, comme le renouvellement de l’ASMP-A, la cible élargie de 400 unités pour l’achat de MMP ou le lancement de la production du Mica-NG en 2018 ou 2019.
Le patron de MBDA souligne aussi l’accélération des projets de coopération en Europe, comme l’accord franco-britannique de mars 2017 sur le lancement du Futur missile antinavire/Futur missile de croisière (FMAN/FMC), les réflexions franco-allemandes autour du Missile modulaire européen (EMM) pour le Tigre auxquelles pourrait se joindre l’Espagne ou encore les projets de système de combat aérien du futur (SCAF) franco-britannique et franco-allemand.
Antoine Bouvier note surtout que cette accélération prend une dimension communautaire, avec des avancées sur l’Europe de la défense au niveau politique, capacitaire et budgétaire. Il salue ainsi le lancement de la Coopération structurée permanente (CSP), la création du Fonds européen de la défense ou encore l’inscription pour la première fois du principe « d’autonomie stratégique » dans la Stratégie Globale de l’Union européenne sur la politique étrangère et de sécurité.