« Les trois objectifs clés de la campagne anti-EI sont premièrement la destruction du cancer et de la tumeur en Irak et en Syrie en détruisant les centres de pouvoir à Raqqa et Mossoul ; deuxièmement, de combattre les métastases au niveau mondial et troisièmement de protéger les populations », a déclaré le secrétaire d’État américain à la Défense Ashton Carter lors de la conférence de presse tenue ce 20 janvier avec son homologue Jean-Yves Le Drian.
Les deux ministres ont en effet co-présidé un déjeuner de travail ce midi, qui a réuni sept ministres de la Défense engagés dans la coalition en Irak et en Syrie contre l’organisation terroriste Daech. Étaient présents lors de la réunion Michael Fallon (Royaume-Uni), Jeanine Hennis-Plasschaert (Pays-Bas), Marise Payne (Australie), Roberta Pinotti (Italie), ainsi qu’Ursula von der Leyen (Allemagne).
Il s’agissait pour les ministres de la Défense à la fois de dresser un bilan des missions effectuées dans un cadre international, mais aussi d’évoquer les possibilités d’intensification des opérations militaires, en Irak et en Syrie.
Comparant l’organisation terroriste Daech à un « cancer », Ashton Carter a également évoqué la nécessité de « faire plus », tant en termes de capacités que d’opérations… sans toutefois aller dans les détails. Tout juste a-t-il évoqué le déploiement de la 101st Airborne Division en Irak.
Par ailleurs, une réunion des ministres de la Défense des 26 pays membres de la coalition internationale, ainsi que l’Irak, aura lieu dans trois semaines, afin de mettre en place une stratégie globale d’intensification de la lutte au niveau militaire. « Chaque pays devra venir prêt à parler de nouvelles contributions à la lutte », a déclaré Ashton Carter.
La France engage actuellement six Rafale de l’armée de l’air et un C-135FR depuis la BA 104 d’Al Dhafra aux Émirats Arabes Unis, trois Mirage 2000D et trois Mirage 2000N depuis la Jordanie, 18 Rafale M et 8 Super Etendard modernisés depuis Charles de Gaulle, ainsi que deux E-2C Hawkeye. Les autres moyens comprennent le groupe aéronaval regroupé autour du porte-avions, avec les FREMM Aquitaine et Provence, le BCR Var, la FDA Chevalier Paul, la FASM La Motte Piquet, un SNA, ainsi que la frégate allemande Augsburg et le destroyer britannique HMS Defender. Des moyens « ponctuels » tels que l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 et un E-3F peuvent également venir renforcer le dispositif. Au 20 janvier, les forces aériennes françaises comptabilisaient 2999 vols, 429 frappes et 787 objectifs détruits, depuis l’engagement le 19 septembre 2014.
Les forces françaises engagées sur le sol irakien ont également formé 2 500 militaires irakiens en 2015, à Bagdad et à Erbil. Il s’agit de délivrer « un savoir faire tactique et technique » dans le domaine du combat en zone urbaine, de la lutte contre les IED (engins explosifs improvisés), le sauvetage au combat ou encore le combat d’infanterie. Une partie consiste également à former de futurs formateurs irakiens.