En marge de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN qui se tient du 15 au 17 février à Bruxelles, l’Allemagne, la Belgique et la Norvège ont signé une déclaration d’intention pour intégrer le « pool MMF », qui vise à acquérir et exploiter une flotte commune d’A330 MRTT. Ces trois pays rejoignent ainsi les Pays-Bas et le Luxembourg, qui ont lancé en juillet 2016 le processus d’acquisition des tankers d’Airbus.
Le projet MMF (Multinational multirole transport fleet) a amorcé en 2011, dans le cadre du volet « pooling and sharing » de l’Agence européenne de défense, pour développer les projets de coopération militaire entre les pays membres de l’Union européenne. Le groupe de nations utilisatrices comprenaient à l’initial les Pays-Bas, la Norvège et la Pologne, mais c’est finalement avec le Luxembourg que les Pays-Bas ont débuté le programme en juillet dernier – avec la possibilité pour d’autres Etats membres de se rallier au pool MMF – comme c’est le cas aujourd’hui et peut-être une participation espagnole dans le futur. Une première capacité opérationnelle était attendue pour 2019, mais les dernières prévisions en date prévoient la livraison du premier avion en 2020.
La flotte pourrait atteindre huit avions au total, en fonction des besoins exprimés et des moyens financiers. Le choix de l’A330 MRTT d’Airbus Defence & Space au détriment du KC-46A de Boeing s’explique notamment par les possibilités de synergies avec d’autres pays non-participants au programme, comme la France et le Royaume-Uni – et sans doute par la dimension européenne du constructeur Airbus.
Les avions seront basés à Eindhoven, les Pays-Bas s’étant positionnés comme nation-cadre dans ce programme. La gestion devrait s’articuler entre le modèle du SAC (Strategic airlift capacity) pour l’acquisition et le MCO et celui de l’EATC (European air transport command) pour le contrôle opérationnel. Dans les deux cas, les avions peuvent être mis à disposition aussi bien au profit des pays membres du groupe que des nations partenaires qui n’en font pas partie.