La FAA avait déclaré qu’elle allait renforcer sa surveillance des activités de Boeing et elle a expliqué comment le 24 janvier. Tout en annonçant l’approbation d’une procédure d’inspection et de réparation pour la flotte de 737-9 qui permettra le retour en service des appareils immobilisés, elle a indiqué qu’elle s’opposait à toute augmentation des cadences de production sur le programme de 737 MAX tant que les problèmes de qualité ne seraient pas résolus.
« Boeing ne reviendra pas à la normale. Nous n’accepterons aucune demande d’augmentation de la production et n’approuverons aucune ligne de production supplémentaire pour le 737 MAX tant que nous n’aurons pas la certitude que les problèmes de contrôle de la qualité découverts au cours de ce processus sont résolus », a assené Mike Whitaker, l’administrateur de la FAA (Federal Aviation Administration). Actuellement, Boeing produit autour de 44 appareils par mois. L’avionneur comptait augmenter progressivement ses cadences pour atteindre 47 appareils par mois au milieu de l’année puis 52 en janvier 2025.
En plus de l’imposition de ce plafonnement, une enquête a été ouverte sur le respect des exigences de production. La FAA prévient, elle « utilisera toute l’étendue de son pouvoir d’exécution pour veiller à ce que l’entreprise soit tenue pour responsable de toute non-conformité ». Ne souhaitant plus déléguer la responsabilité de la sécurité à Boeing, elle va considérablement renforcer sa surveillance sur la production en déployant davantage d’agents sur le terrain, dans toutes les installations de l’avionneur américain, et en renforçant son suivi sur les données pour identifier les risques.
Enfin, elle lancera une analyse des réformes potentielles axées sur la sécurité en matière de contrôle de la qualité. De son côté, Boeing vient d’intégrer un conseiller Qualité indépendant, l’amiral Kirkland Donald, qui doit réaliser un audit détaillé du système de gestion qualité de l’avionneur (programmes qualité, usages en usine et surveillance de la qualité chez ses fournisseurs) puis remettre des conclusions et des recommandations. Son travail complétera celui lancé au début de l’année 2023 par la FAA, qui a confié à 24 experts (représentants de la NASA, de la FAA, des syndicats, experts indépendants en ingénierie, transporteurs aériens, fabricants, experts juridiques, etc.) la tâche d’examiner les processus de gestion de la sécurité de Boeing et la manière dont ils affectent la culture de la sécurité de l’avionneur, afin de prendre des mesures si nécessaire.
A noter que, selon les informations du Seattle Times, le bouchon de porte qui s’est détaché en vol du Boeing 737-9 d’Alaska Airlines le 5 janvier avait été démonté pour réparation par Boeing à Renton avant d’être (mal) réinstallé. Si cette information est confirmée au cours de l’enquête menée par le NTSB (National Transportation Safety Board), cela exonérerait le fournisseur Spirit AeroSystems de toute responsabilité dans l’incident grave.
Feu vert au retour en vol des 737-9 immobilisés
En parallèle, la FAA a également approuvé les procédures d’inspection et de maintenance qui devront être respectées avant la remise en service des 171 Boeing 737-9 cloués au sol depuis le début du mois. L’immobilisation concerne les appareils dotés d’une configuration à faible densité, permettant la neutralisation de certaines issues de secours (qui sont remplacées par un bouchon de porte).
« L’examen exhaustif et approfondi auquel notre équipe a procédé après plusieurs semaines de collecte d’informations me donne, ainsi qu’à la FAA, la confiance nécessaire pour passer à la phase d’inspection et de maintenance », assure Mike Whitaker. Cet examen a été réalisé avec les données recueillies lors de l’inspection de 40 des appareils interdits de vol et les mesures correctives ont été approuvées par un comité d’examen composé d’experts en sécurité (le CARB – Corrective Action Review Board).
Les tâches de maintenance à réaliser comprendront l’inspection de certains boulons, rails de guidage et raccords, des inspections visuelles détaillées des bouchons des portes de sortie gauche et droite de la cabine centrale et de dizaines de composants associés, ainsi qu’un resserrage des fixations. Enfin, tout dommage ou condition anormale devra bien sûr être corrigé.