En grande difficulté, Malaysia Airlines a décidé de remodeler complètement son réseau. Après Paris et Amsterdam, la compagnie malaisienne s’apprête à abandonner la ligne entre Kuala Lumpur et Dubaï. A compter du 15 février, elle sera proposée en partage de code avec Emirates et opérée par la compagnie du Golfe.
Cette annonce est liée à celle du début du mois de décembre, lorsque Malaysia Airlines a conclu un vaste accord de codeshare avec la compagnie émiratie, préférant s’allier à elle plutôt que de continuer de lutter en vain contre les transporteurs du Golfe et Turkish Airlines. Il prévoit que, à compter du 1er février, Malaysia apposera son code sur les vols Emirates vers l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique. Quelque 90 destinations sont ainsi concernées (dont 38 en Europe et quinze en Amérique). Ce contrat permet à la fois à Malaysia de se retirer des opérations long-courrier, déficitaires, tout en proposant un choix accru de destinations lointaines et de fréquences à ses passagers.
Le gain pour Emirates est en Asie puisque la compagnie pourra mettre son code sur les vols domestiques de sa partenaire, ainsi qu’en Asie du sud-est et certaines routes d’Asie Pacifique.
Le profil de flotte va changer
Ces accords auront une conséquence sur la flotte. En effet, en abandonnant les liaisons directes vers Paris et Amsterdam, Malaysia se retrouve avec sept 777-200ER sans marché. Elle a confirmé au début de la semaine qu’elle comptait les retirer du service, une mesure qui aura un impact sur l’emploi de 250 pilotes.
Par ailleurs, elle souffle depuis plusieurs mois le chaud et le froid sur l’avenir de ses six A380. Elle souhaite en effet s’en séparer et a, en prévision de leur remplacement, conclu un accord avec Air Lease en septembre pour intégrer quatre A350-900 dans sa flotte à partir du quatrième trimestre 2017. Des options ont même été assurées pour deux A350 supplémentaires ainsi que deux A330-900. Les A380 officient actuellement sur Londres.
Malaysia se mue en compagnie régionale
Cette transformation est le résultat de difficultés financières qui durent depuis plusieurs années mais qui ont été mises en exergue par les deux accidents que la compagnie a subis en 2014. Depuis lors, elle s’est astreinte à une lourde restructuration qui a entraîné une importante réduction des effectifs (de 20 000 à 14 000 employés) et un travail sur les coûts pour les réduire de 20%. La maison-mère de la compagnie a créé une nouvelle structure en septembre 2015 qui poursuit la renégociation de tous ses contrats fournisseurs et de leasing.
Au niveau opérationnel, elle a choisi une stratégie rationnelle et se positionne sur les marchés où la demande est la plus forte : elle s’est renforcée en Chine et dans le nord de l’Asie, notamment avec une augmentation des vols charters. Malaysia souhaite également consolider sa position sur son marché national et a annoncé l’ouverture de sept bases en Malaisie, dans lesquelles dix-huit 737-800 seront stationnés. 2016 sera ainsi une année de stabilisation, le retour de la croissance étant prévu à partir de l’année prochaine et les premiers bénéfices attendus pour 2018.