Les années de Chapitre 11 semblent bien loin. Les trois majors américaines viennent toutes de publier des résultats records pour 2015, suscités par les bénéfices sur leur structure des lourdes restructurations qu’elles ont traversé mais aussi par la chute des prix du carburant.
Toutes ont publié des bénéfices nets supérieurs à 7 milliards de dollars en 2015. Hors éléments extraordinaires, ils restent plus qu’enviables, culminant à 4,5 milliards de dollars pour United Airlines, 5,9 milliards pour Delta Air Lines et 6,3 milliards pour American Airlines. Ces résultats sont à mettre sur le compte de la baisse des dépenses, notamment d’une la facture pétrolière réduite d’au moins un tiers.
Par ailleurs, l’efficacité opérationnelle des flottes a été améliorée avec la mise en service de nombreux nouveaux avions. American Airlines a par exemple indiqué qu’elle avait reçu 75 appareils pour ses opérations « mainline » (dont treize 787) et 52 appareils régionaux et qu’elle en avait retiré respectivement 112 et 31. Un programme de renouvellement et d’ajustement de la flotte qui se poursuivra en 2016, avec la réception de 55 appareils mainline et 49 régionaux (parallèlement au retrait de 92 appareils mainline, notamment les MD-80, et 29 régionaux).
Pourtant l’activité n’est pas si exceptionnelle. United et American Airlines ont vu leur chiffre d’affaires se réduire – de 2,7% et 3,9% respectivement – et seule Delta s’en sort avec une petite augmentation de 1%. Toutes trois ont été confrontées aux mêmes problèmes que leurs consœurs dans le monde, à savoir une baisse continue de la recette unitaire – de 3% pour Delta, 4,4% pour United et 5,4% pour American Airlines – entraînée par la force du dollar, la baisse de la demande (notamment des acteurs du secteur pétrolier, souligne United Airlines, particulièrement exposée dans son hub de Houston) et une diminution généralisée du yield.
Les perspectives 2016 s’annoncent bonnes toutefois pour toutes les trois, comme l’indique Richard Anderson, qui vient de céder sa place de CEO de Delta Air Lines à Ed Bastian : « en regardant vers 2016, nous avons de grandes opportunités pour améliorer encore notre performance. » Il s’attend notamment à une facture carburant réduite de 3 milliards de dollars, qui compensera la dégradation de la recette unitaire (estimée à 2,5 à 4,5% au premier trimestre).