Pour l’IATA, la Thaïlande ne peut pas se satisfaire de sa situation actuelle. Tony Tyler, le CEO de l’association de compagnies aériennes, a appelé les autorités du pays à régler ses différents problèmes de sécurité, de capacité et de coûts, sous peine de mettre en danger l’avenir de son secteur économique le plus florissant, le tourisme, et de son principal outil, le transport aérien.
Tony Tyler a ainsi demandé au gouvernement de prendre des mesures pour améliorer la sécurité aérienne du pays. La Thaïlande a en effet été rétrogradée dans le classement de l’OACI puis dans le programme IASA des Etats-Unis, ce qui interdit aux compagnies aériennes du pays d’ouvrir des liaisons vers les Etats-Unis. Elle se trouve également sous l’étroite surveillance des autorités européennes, même si la Commission a pris la décision de ne pas placer les compagnies thaïes sur sa liste noire.
Tony Tyler rappelle que cette situation sanctionne une mauvaise supervision de la sécurité par les autorités de l’aviation civile et non des défaillances au niveau des compagnies. La DCA a en effet laissé les compagnies proliférer dans se doter des moyens, notamment humains, de les surveiller efficacement.
Par ailleurs, le CEO de l’IATA a souligné la situation déplorable de l’aéroport Suvarnabhumi de Bangkok. La plateforme manque de capacité, accueillant 52 millions de passagers annuels dans des installations prévues pour 45 millions de voyageurs. A raison d’une croissance annuelle du trafic de 10% par an, la situation devrait rapidement devenir intenable.
Cette congestion est par ailleurs aggravée par la mauvaise qualité des infrastructures, criblées de points faibles qui compliquent les opérations et les rendent plus dangereuses. Des réparations sont constamment en cours sur les pistes, les taxiways et les aires de stationnement, ce qui limite encore les opérations. « Il semble qu’il y ait des travaux perpétuels de réfection du revêtement avec un patchwork provisoire de renforts d’asphalte. Franchement, cela ne suffit pas. Ce sont au mieux des corrections temporaires. »
L’IATA appelle donc à une accélération de la phase 2 du programme de construction, qui prévoit un second terminal et une troisième piste. « Nous sommes inquiets des solutions proposées qui verraient le trafic se disperser vers Don Mueang et U-Tapao. »
Enfin, l’IATA regarde d’un mauvais oeil les nouvelles taxes et charges appliquées par le gouvernement thaïlandais pour financer un nouveau système de traitement des passagers et les heures supplémentaires des agents de la police aux frontières. Une autre taxe serait même envisagée pour financer l’autorité de l’aviation civile et les salaires des agents de la sécurité du ministère de l’aviation.
Tony Tyler rappelle que le secteur du transport aérien « soutient l’emploi de 2 millions de personnes en Thaïlande et génère 29 milliards de dollars de PIB. D’ici 2035, cela pourrait atteindre 3,8 millions d’emplois et 53 milliards de dollars de PIB. » Sauf si la Thaïlande ne fait rien pour redresser la situation.