L’expansion de Transavia Netherlands en Europe ne pouvait pas s’arrêter à Munich. Alors que la première base de la compagnie hors de France et des Pays-Bas s’apprête à devenir opérationnelle, plusieurs responsables de la low-cost néerlandaise ont confirmé, lors d’ITB à Berlin et Connect à Vilnius, que d’autres ouvertures étaient à l’étude pour 2017, notamment, de nouveau, en Allemagne.
Jeroen Erdman, responsable de la planification réseau, a indiqué le 15 mars, au cours du forum Connect, que l’Allemagne restait le premier objectif de Transavia. Le choix de Munich semble en effet avoir été bon et inspire la filiale d’Air France-KLM : « le démarrage a été plutôt lent mais à présent, le niveau des réservations est plutôt bon. Cela a l’air prometteur. »
Il a également expliqué le choix de la compagnie de s’installer d’abord à Munich. « La région est riche et la pénétration des low-cost est faible. » Mais surtout, « comme à Orly et Amsterdam, les créneaux sont assez limités, ce qui va empêcher la concurrence de se développer de façon trop importante. » Deux 737-800 y seront basés à la fin du mois et deux autres les rejoindront en mai.
Mais si Transavia ne voit pas sa décision comme « une attaque contre Lufthansa mais plutôt comme une opportunité à saisir », la compagnie allemande ne va pas rester sans réagir. Elle a déjà commencé en révisant sa politique tarifaire, en lançant de nouvelles lignes en parallèle à celles de Transavia (notamment vers Porto) et en augmentant ses fréquences sur d’autres lignes en concurrence. Par ailleurs, « elle essaie de protéger ses créneaux en les attribuant à ses filiales, comme Air Dolomiti. »
Jeroen Erdman souligne que Transavia n’a pour le moment détecté aucune réaction de Lufthansa visant à amener Eurowings en concurrence. Mais la compagnie allemande envisage toutes les possibilités. Ainsi, au salon ITB de Berlin, Karl Ulrich Garnadt, le président d’Eurowings, avait certes déclaré que la stratégie de Lufthansa à Munich était claire et qu’Eurowings n’était pas censée opérer dans le hub mais qu’« il ne fallait jamais dire jamais » et qu’il n’était pas exclu que les choses changent afin de protéger ce hub.
Lufthansa adopte donc pour le moment une position défensive mais les vues de Transavia sur l’Allemagne et l’ouverture d’une seconde base dans le pays pourraient changer la donne.