Emirates vient de clôturer sa 28ème année de bénéfice. Le groupe émirati a publié son bilan annuel pour l’année 2015-2016 le 10 mai, qui témoigne d’un chiffre d’affaires en repli de 3% à 25,3 milliards de dollars mais d’un résultat net qui s’envole de 50% à 2,2 milliards de dollars.
Ces résultats combinent ceux de la société de handling dnata et de la compagnie aérienne. Celle-ci représente la majeure partie de l’activité et tire la tendance. Son chiffre d’affaires a ainsi atteint 23,2 milliards de dollars, en baisse de 4% par rapport à l’année dernière. Le cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, le président du groupe et de la compagnie, explique que cette diminution est principalement due aux effets de change, la force du dollar ayant eu un impact négatif de 1,6 milliard de dollars sur les recettes et de 1,1 milliard de dollars sur le résultat net.
Cependant, Emirates est parvenue à réduire ses coûts opérationnels de 8% et a également vu sa facture carburant s’alléger considérablement sous l’effet de la chute du prix du pétrole. Si le kérosène reste le poste de dépenses le plus important de la compagnie et en représente 26%, il a vu sa facture diminuer de 31% par rapport à l’année dernière. L’effet négatif de la force du dollar a donc été largement compensé et le bénéfice net s’élève à 1,9 milliard de dollars, en croissance de 56% par rapport à 2014-2015.
Emirates annonce également avoir franchi pour la première fois la barre des 50 millions de passagers puisque 51,9 millions de voyageurs ont emprunté ses lignes. Les appareils ont toutefois volé moins remplis car la demande n’a pas suivi l’augmentation de l’offre (+11%). Emirates attribue cela aux incertitudes économiques, à l’instabilité politique de certaines régions du monde et à l’importance de la concurrence. Ainsi, le chiffre d’affaires est en léger retrait sur toutes les régions du monde hormis les Amériques. En ce qui concerne l’Europe, elle représente toujours la plus forte contribution aux revenus, même si elle a été réduite de 5%.
Quant à l’activité fret, elle n’a pas été plus épargnée que celle de ses concurrentes. Dans un marché toujours difficile, Emirates SkyCargo a vu son chiffre d’affaires perdre 9% (3 milliards de dollars) et sa recette unitaire s’effriter de 16%.
Malgré tout, les résultats restent solides et incitent le groupe à poursuivre sa politique d’investissements pour se doter de la flotte la plus performante possible et améliorer sa flexibilité. En 2015-2016, il a investit 4,7 milliards de dollars « dans l’achat de nouveaux appareils et équipements, l’acquisition de sociétés, la construction d’installations modernes, les technologies de pointe et les initiatives en faveur du personnel », indique le cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum. En termes de flotte, Emirates a ainsi réceptionné 29 appareils neufs sur l’année – seize A380, douze 777-300ER et un 777F – tandis qu’elle en a retiré neuf. Et son intérêt pour l’A380 ne faiblit pas. Tim Clark, le CEO de la compagnie, s’est déclaré prêt à acquérir de nouveaux appareils dans leur version actuelle, étant donné qu’Airbus ne semble pas pressé de lancer une version remotorisée.
Groupe et compagnie entament donc l’année 2016-2017 avec confiance, forts de leur solidité financière et de la diversité de l’activité. Cependant, « la faiblesse des prix du pétrole devrait rester une arme à double tranchant : une aubaine pour nos charges d’exploitation, mais aussi un désavantage en ce qui concerne la confiance des entreprises et des ménages au niveau mondial. La fermeté du dollar américain face aux grandes devises va rester problématique de même que la menace de protectionnisme qui point dans certains pays. »