Après des années d’appels au déblocage des fonds et quelques réussites au compte-gouttes, les compagnies membres de l’IATA ont décidé de s’organiser pour maintenir les liaisons avec le Venezuela en limitant les risques pour elles. L’association a annoncé le 22 septembre qu’elle avait déposé une demande d’immunité antitrust auprès du département des Transports américain.
L’objectif est que les compagnies aériennes puissent s’allier pour limiter les liaisons vers le pays sud-américain donc leur exposition à sa politique monétaire, tout en maintenant un niveau de connectivité satisfaisant. « Notre intention n’est pas de faire quoi que ce soit d’anticoncurrentiel. Au contraire, nos membres cherchent une solution globale qui leur permette de maintenir l’ouverture du Venezuela au reste du monde et de faire des affaires normalement dans une pays qui ne respecte pas ses obligations internationales », résume Alexandre de Juniac, le CEO de l’IATA.
La politique monétaire du Venezuela depuis 2003 ne permet aux compagnies aériennes de rapatrier leurs fonds en bolivar qu’avec l’accord du gouvernement. Mais la récession dans le pays a poussé celui-ci à refuser le déblocage de ces fonds. Actuellement, 3,8 milliards de dollars sont bloqués. L’IATA précise qu’une seule demande de déblocage a abouti en 2015 et une seule en 2016 également.
Des mesures ont déjà été prises par plusieurs compagnies aériennes pour limiter l’impact de cette situation, notamment d’importantes réductions de fréquences.