Turkish Airlines a beau déployer tous ses efforts pour rassurer sur la situation de la Turquie et de la compagnie, sa dernière annonce n’augure pas si bien des quelques années à venir. Le conseil d’administration de la compagnie a en effet décidé le 7 octobre de repousser les livraisons de nombre de ses 92 A321neo et 75 Boeing 737 MAX (65 MAX 8 et dix MAX 9), qui devaient intégrer la flotte entre 2018 et 2022.
Alors que le président de la compagnie Ilker Ayci avait assuré que 2017 serait une bonne année, elle ne devrait pas être le tremplin qu’il avait promis qu’elle serait la semaine dernière, lors d’une conférence réunissant la presse d’Europe du Sud. En effet, 2018 verra le nombre de livraisons divisé par trois, passant de 34 à dix monocouloirs. En 2019, les réceptions concerneront 35 appareils au lieu de 40 et, en 2020, 52 au lieu de 42.
C’est à partir de 2021 que la compagnie envisage de renouer avec ses prévisions de croissance puisque le nombre d’appareils attendus reste stable à 35, avant de repartir à la hausse en 2022. Cette année, trente monocouloirs seront remis à la compagnie au lieu de six et les quinze derniers entreront dans la flotte en 2023.
Turkish Airlines reconnaît donc désormais qu’elle mettra plus de temps que prévu à se relever des attentats en Turquie (et notamment celui dans l’aéroport d’Istanbul le 28 juin) et de la tentative de coup d’état du 15 juillet, combinés à l’insécurité en Europe et en Afrique du Nord. Ilker Ayci avait expliqué que la solidité financière de la compagnie et le plan de restructuration engagé cet été devaient permettre à Turkish Airlines de renouer avec sa croissance à deux chiffres traditionnelle dès l’année prochaine. Ce ne sera visiblement pas grâce à l’activité moyen-courrier.