La situation se complique pour Emirates. La compagnie dubaïote a publié ses résultats pour le premier semestre 2016-2017 et ils souffrent beaucoup de la comparaison avec ceux de la même période de l’année dernière, qui avait été exceptionnelle. Si le chiffre d’affaires est resté stable (12,7 milliards de dollars au niveau groupe), le bénéfice net a dégringolé de 75% chez le transporteur (214 millions de dollars), entraînant dans sa chute celui du groupe (-64% à 12,7 milliards de dollars).
Emirates estime que son problème principal sur le semestre a été l’évolution des taux de change et notamment la force du dollar. Mais le dollar n’est pas seul en cause et les problèmes monétaires ont également été particulièrement importants en Afrique, où les devises ont subi à la fois dévaluation et pénurie dans un certain nombre de pays. Par ailleurs, l’économie mondiale reste en berne, le trafic dans le secteur pétrolier (qui a peu d’impact sur Dubaï-même mais davantage sur les pays de la région) se tarit et les problèmes sécuritaires touchent un nombre croissant de marchés. Enfin, la concurrence se renforce, entraînant une baisse des tarifs. La compagnie affiche également une augmentation de ses coûts de 5%, moins rapide que la croissance de ses capacités (9%) grâce à la baisse des prix du carburant (-10%). Par ailleurs, les effectifs ont connu une hausse très importante de 9% sur les six premiers mois de l’année, principalement pour le support de la flotte et par les acquisitions réalisées par dnata.
En revanche, Emirates a perdu en capacité d’adaptation, sa flotte ne reposant plus depuis quelques jours que sur l’A380 et le 777. Elle a en effet retiré ses derniers A330 (A6-EAK, en service depuis 2002) et A340 (A6-ERN) du service, un mouvement présenté comme une volonté d’offrir le meilleur service possible et d’optimiser son empreinte environnementale – la flotte d’A330/A340 avait un âge moyen de 16,5 ans. Mais, si elle permet d’utiliser au mieux les capacités limitées de l’aéroport de Dubaï, cette stratégie présente également un danger de surcapacité et n’offre aucune solution pour le pallier. Pour le moment du moins, puisque la compagnie travaille à une commande d’A350 ou de 787 depuis deux ans – et l’annulation de sa commande pour 70 A350 en juin 2014.
Après avoir retiré dix-neuf appareils de la flotte au premier semestre, huit d’autres seront mis à la retraite au second semestre. Vingt-cinq des plus anciens appareils seront cloués au sol en 2017 et 2018. En parallèle, la compagnie doit réceptionner 36 avions d’ici la fin de l’année fiscale (au 31 mars 2017) – vingt A380 et seize 777-300ER.