Arik Air choisit la prudence. La compagnie nigériane a décidé de convertir sa commande pour deux 747-8, signée en 2011, en deux 787-9. La modification est apparue dans le carnet de commandes de Boeing lors de la mise à jour hebdomadaire du 27 janvier.
Cette transformation intervient alors que la compagnie est dans une très mauvaise passe. Elle a en effet essuyé une grève de son personnel au mois de décembre en raison d’un retard de sept mois dans le versement des salaires et ses opérations sont sans cesse perturbées, entraînant la colère des passagers.
Le Nigeria souffre actuellement d’une grave récession, ayant assis toute son économie sur le pétrole et n’ayant pas anticipé la chute des cours. Celle-ci est aggravée par l’insécurité qui règne dans le pays, Boko Haram sévissant dans tout le nord et des attaques étant régulièrement menées contre les installations pétrolières dans le delta du Niger.
Pour le transport aérien, les conséquences sont multiples : le blocage des fonds entraîné par un resserrement de la politique tarifaire provoque la désaffection de la destination par les compagnies étrangères, des pénuries de kérosène peuvent survenir et les retards et annulations de vol s’accumulent.
Autre difficulté, les infrastructures vieillissent et l’aéroport d’Abuja va devoir fermer durant six semaines à partir de février pour que sa piste, devenue dangereuse, soit rénovée. Les passagers à destination de la capitale atterriront pendant cette période sur un aéroport situé à 160km et seront acheminés par la route.
Mais Arik Air résiste plutôt bien dans ce contexte. Aero Contractors, une concurrente, a dû quant à elle suspendre ses vols durant quatre mois en 2016.