L’aventure munichoise de Transavia n’aura pas duré longtemps. KLM a annoncé le 13 février que sa filiale low-cost allait abandonner sa base à l’aéroport de Munich à la fin du mois d’octobre 2017. La compagnie néerlandaise explique que cette décision a été prise pour coller à la stratégie du programme Trust Together, qui veut que Transavia se concentre sur le développement de ses marchés domestiques, la France et les Pays-Bas.
La base avait été inaugurée le 1er avril 2016 et elle comptera cet été quatre 737 opérationnels qui desserviront 24 destinations. Mais depuis la présentation du nouveau plan stratégique d’Air France-KLM en novembre, son avenir était en suspens puisque le volet européen du développement de la low-cost, embrassé uniquement par Transavia Netherlands jusqu’ici et cantonné à la ville bavaroise, avait été enterré.
KLM reconnaît également une « incertitude sur l’avenir à long terme des opérations de Munich », introduite notamment par la riposte de Lufthansa. La compagnie allemande a annoncé en décembre dernier qu’Eurowings allait à son tour ouvrir une base à Munich, un retournement dans la stratégie du groupe Lufthansa qui avait jusqu’à présent tenu sa low-cost éloignée de ses hubs mais a revu sa copie pour protéger celui de Munich de l’arrivée de Transavia, de la volonté de renforcement d’easyJet et des velléités de Ryanair. Profitant de l’appui d’un groupe puissant financièrement, qui a su renforcer sa flotte de façon très importante et rapide grâce à un accord Air Berlin, et d’une marque bien mieux connue sur le marché allemand, Eurowings a des moyens que Transavia n’a pas. Et elle a annoncé qu’elle commencerait fort dès le mois d’avril, avec quatre A320 basés et 32 routes, notamment vers Paris et Amsterdam.
Ce repli va nourrir le renforcement de Transavia aux Pays-Bas, comme l’explique Mattijs ten Brink, son Managing Director : « nos bases d’Amsterdam et Rotterdam devraient croître de 10% en 2017, tandis qu’Eindhoven connaîtra une croissance de 20% cette année ».