Au sein du groupe Air France-KLM, la croissance est tirée par Transavia. La filiale low-cost du groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2016, en croissance de 10,8%, porté par la hausse des capacités des deux entités en France et aux Pays-Bas. Mais surtout, elle est enfin parvenue à publier un résultat d’exploitation à l’équilibre.
Deux bémols à cela. Ce fameux bénéfice d’exploitation est certes « positif chez Transavia Pays-Bas mais encore négatif chez Transavia France », souligne Frédéric Gagey, directeur financier d’Air France-KLM. Par ailleurs, la filiale low-cost du groupe subit les mêmes pressions que sa maison-mère, à savoir une concurrence très forte et une situation de surcapacité, qui ont la même conséquence : la baisse de la recette unitaire. Celle-ci a perdu 2,5% par rapport à 2015. En revanche, la low-cost a réussi à réaliser un bel effort sur ses coûts, qui ont été réduits de 6,3% – notamment par le rajeunissement de la flotte de Transavia Pays-Bas.
L’année 2017 marquera un revirement de stratégie pour Transavia. Exit les velléités de compagnie paneuropéenne, Trust Together prévoit un recentrage de l’activité sur les marchés domestiques de la low-cost. C’est dans ce cadre que s’inscrit la fermeture de la base de Munich en octobre prochain. A ce sujet, Pieter Elbers, le PDG de KLM, a commenté : « je ne qualifierais pas cela d’échec. Le groupe avait lancé des initiatives pour la croissance de Transavia en France, aux Pays-Bas et de façon paneuropéenne. Munich en faisait partie. Mais la stratégie a été redéfinie avec des critères différents et l’environnement compétitif est devenu plus important. Cela fait partie de l’esprit d’entrepreneur d’essayer des choses ».
Cela ne signe pas l’arrêt de la croissance, loin de là. Transavia attend encore treize Boeing 737-800 de sa commande de dix-sept (plus trois options) d’ici 2018. Ces appareils alimenteront une augmentation de 10 à 15% de l’offre en 2017, principalement en France. Un autre axe de renforcement a été déterminé pour la partie néerlandaise avec la décision de mieux coordonner les opérations de Transavia et de KLM à Amsterdam – qui peuvent déjà établir des accords de partage de code. Un projet qui reste encore impossible en France. Mais « cela fait partie des négociations avec les représentants des syndicats de pilotes Transavia et Air France, de pouvoir libérer Transavia France d’un certain nombre de contraintes à la fois opérationnelles et commerciales qui nous empêchent de pratiquer des codeshare ou de lier les programmes de fidélité etc. Parce qu’il nous paraît effectivement regrettable de ne pas avoir ce type de liberté », reconnaît Jean-Marc Janaillac, le PDG d’Air France-KLM. Ces négociations se déroulent en dehors du cadre de celles de Boost.