Depuis le début du mois de décembre, Corsair n’est plus tout à fait une compagnie loisirs. Elle propose en effet à ses passagers de voyager en classe affaires, pour le moment sur deux Boeing 747-400, sur toute la flotte d’ici décembre. Une mise en service qui « parachève la montée en gamme initiée en 2012 avec le renouvellement de la flotte et des cabines », comme l’expose Pascal de Izaguirre, le PDG de la compagnie française.
Corsair porte ses plus grands espoirs sur cette nouvelle classe. « Les engagements de vente sont très positifs et je suis très confiant en le fait que le produit va marcher », notamment sur les destinations comme l’île Maurice et l’Afrique. Sur le reste du réseau, elle devrait intéresser les voyageurs qui empruntent les vols de nuit et estimaient que la classe Grand Large ne leur permettait pas de se reposer convenablement. « Cette classe est un élément-clé pour améliorer la rentabilité de Corsair. C’est une vraie classe affaires et, si nous voulons la proposer à un tarif attractif, nous n’allons pas la brader », souligne Pascal de Izaguirre.
Et l’un des moyens trouvé pour attirer l’attention du client sur cette offre vient de la gastronomie. Le menu « Signature » a été élaboré par Michel Rostang et un menu alternatif « Prestige » peut être réservé avant le départ pour les passagers désireux de se faire encore davantage plaisir. Ils se verront alors servir notamment du caviar, du saumon et du tarama Petrossian, ainsi qu’un demi homard breton en salade. La prestation est payante mais « le plateau a un coût nettement supérieur au prix auquel il est vendu » (55 euros). « Nous ne faisons pas cela pour gagner de l’argent mais pour faire plaisir au client », et l’attirer à l’avant de l’avion.
Pour autant, Corsair ne voit pas plus grand qu’elle ne le peut. « Nous ne voulons pas être une compagnie low-cost mais nous ne voulons pas non plus être une compagnie Premium. Nous avons un positionnement intermédiaire, celui d’une compagnie smart. Nous proposons douze fauteuils par avion, ce n’est pas un déferlement de classe affaires », tempère-t-il. Ceci devrait en revanche lever les difficultés à remplir cette partie de l’avion. Elle a par ailleurs été installée sur la classe Grand Large, qui a vu le nombre de ses sièges diminuer de moitié du 747, à dix-huit.
La classe affaires a été installée sur les deux premiers 747-400 à l’occasion de leur grande visite de maintenance – donc disponible uniquement sur l’Océan indien. Le troisième se trouve à son tour en Chine pour subir sa visite et l’installation de la cabine. Les quatre A330 seront rééquipés d’ici la fin de l’année. Cette montée en gamme est un gros investissement pour Corsair, qui a été soutenu par son actionnaire. Elle montre également que la compagnie est capable de suivre son plan stratégique seule, même si elle reste ouverte à tout rapprochement avec un partenaire stratégique.