A la suite de l’accident survenu en croisière sur un A380 d’Air France le 30 septembre, la FAA a publié une directive d’urgence ordonnant aux opérateurs de l’appareil de réaliser une inspection visuelle des moteurs GP7200 d’Engine Alliance. Cette directive concerne la flotte de quatre compagnies aériennes (Air France, Emirates, Qatar Airways et Korean Air) sur treize opérateurs mais elles représentent 55% de la flotte mondiale de Super Jumbos (118 appareils sur 216 en service).
La FAA estime en effet qu’il est possible que des conditions de non sécurité similaires puissent se présenter sur d’autres moteurs. Elle souhaite ainsi prévenir toute nouvelle défaillance non contenue d’un moyeu de soufflante susceptible d’endommager moteur et appareil.
La FAA rappelle que le moteur d’Air France à l’origine de l’accident du 30 septembre cumulait 3 527 cycles. Elle s’est donc appuyée sur cette constatation pour déterminer le calendrier des inspections. Tout moteur en service depuis plus de 3 500 cycles doit être inspecté dans les deux prochaines semaines. Ceux ayant cumulé entre 2 000 et 3 500 cycles devront l’être d’ici cinq semaines. Les plus récents ont deux mois devant eux. Tout dommage ou défaut constaté sur le moyeu de soufflante doit donner lieu à son remplacement.
L’enquête, menée par le BEA avec le soutien des bureaux américain (NTSB), canadien (BST) et danois (AIB DK), est quant à elle toujours en cours pour déterminer les circonstances de l’accident. Le 30 septembre, l’A380 F-HPJE d’Air France réalisait le vol AF066 entre Paris et Los Angeles lorsqu’une avarie est survenue au FL370 au-dessus du Groenland sur le moteur n°4, entraînant la perte de la soufflante. L’équipage s’est dérouté vers l’aéroport de Goose Bay, au Canada. Des opérations sont en cours sous l’égide de l’AIB DK pour récupérer le maximum d’éléments du moteur, localisés dans une zone désertique de l’ouest du Groenland.
Quant au moteur accidenté, il sera déposé à Goose Bay par les équipes d’Air France et Airbus puis envoyé dans les installations de General Electric à Cardiff. Le processus de convoyage de l’A380 en Europe pour réparation reste à l’étude.