SkyWork Airlines n’a pas trouvé les financements nécessaires pour assurer ses opérations cet hiver. La compagnie suisse a donc dû suspendre ses opérations le 29 octobre, l’OFAC (Office fédéral de l’aviation civile suisse) ayant décidé de ne pas renouveler sa licence d’exploitation. Si sa direction continue de chercher une solution pour financer son plan stratégique, sa concurrente Adria Airways a d’ores et déjà avancé ses pions à Berne et annoncé qu’elle allait y baser deux appareils à partir du 6 novembre.
L’OFAC avait détecté la fragilité financière de SkyWork Airlines depuis quelques temps déjà et avait en conséquence resserré sa surveillance sur la compagnie. Il avait indiqué le 16 octobre qu’il limitait la validité de l’autorisation d’exploitation à la fin du mois car il estimait que SkyWork n’avait pas la capacité d’assurer ses opérations en toute sécurité.
Martin Inäbnit, le CEO de la compagnie, a indiqué le 28 octobre que la direction continuait de travailler à l’obtention de financements pour relancer les opérations et assainir la situation de SkyWork. Il a également expliqué comment elle en était arrivée là.
SkyWork est en effet basée à Berne. Or la capitale de la Suisse vit dans l’ombre de Genève et surtout du centre financier qu’est Zurich, la base de Swiss. « Comme je le répète régulièrement, la base bernoise de SkyWork est trop petite pour assurer de façon viable des services à l’année. » La direction de la compagnie a donc établi un plan stratégique pour 2018-2020 qui prévoit d’aller chercher des passagers et des sources de revenus ailleurs, ce qui permettrait de pérenniser ses opérations à Berne mais ce qui demande des investissements plus importants que les années précédentes. Restait à trouver les financements.
« Les cercles politiques, économiques et touristiques s’expriment volontiers sur la nécessité de maintenir des liaisons aériennes à Berne, mais les actions ne suivent jamais ces sympathiques déclarations. Avec la disparition de SkyWork Airlines, c’est la capitale de la Suisse qui disparaît définitivement de la carte de l’Europe », regrette Martin Inäbnit.
Il souligne que la compagnie a enregistré une augmentation de trafic de 25% en 2017 (140 000 passagers transportés), qu’elle a réussi à sécuriser ses opérations charters pour 2018 et que son business plan a été reconnu « clairement plausible » par les experts de l’aérien et du secteur bancaire. « Mais nous avons trop peu de garanties et sommes donc à peine solvables. »
Berne ne disparaîtra pas tout de suite de la carte toutefois car Adria Airways a annoncé durant le week-end qu’elle allait y baser deux Saab 2000 à partir du 6 novembre. Les appareils lui permettront de relier la capitale suisse à Vienne, Berlin, Hambourg (six fois par semaine) et Munich (onze fois par semaine). Les opérations seront assurées par Adria Airways Switzerland – la nouvelle marque commerciale de Darwin depuis que la compagnie slovène l’a rachetée à Etihad cet été.
SkyWork exploitait une flotte composée de six appareils, trois Dornier 328 et trois Saab 2000. Adria Airways exploite quant à elle six Saab 2000 et quatre ATR 72.