Emirates apparaît plus forte à quelques jours du salon aéronautique du Dubaï. Le groupe a publié des résultats semestriels en nette amélioration le 9 novembre et serait en train de finaliser une nouvelle commande d’A380, qu’il espère annoncer durant le salon qui s’ouvre le 12 novembre.
Le groupe émirati a en effet enregistré une croissance de 6% de son chiffre d’affaires à 13,5 milliards de dollars et une forte augmentation de son bénéfice net de 77% à 631 millions de dollars. Cette forte amélioration a été tirée par la compagnie Emirates, dont le chiffre d’affaires a crû dans les mêmes proportions que celui du groupe (pour atteindre 12,1 milliards de dollars) mais qui a plus que doublé son résultat net, avec un bénéfice de 452 millions de dollars (+111%).
Emirates explique ces résultats par un grand effort de productivité et d’optimisation des capacités, ainsi que par la baisse du dollar et un effet change plus favorable en général. « Le recul du dollar américain face aux autres grandes devises a favorisé notre rentabilité. Nous commençons, en outre, à récolter les fruits de diverses initiatives mises en oeuvre au sein du Groupe aux fins d’améliorer nos capacités et notre efficacité grâce à de nouvelles technologies et de nouveaux modes de travail. À l’avenir, nous resterons très attentifs à nos coûts tout en investissant pour développer nos activités et continuer d’apporter à nos clients des produits et services de tout premier ordre », commente le cheikh Ahmed ben Saïd Al Maktoum, PDG du groupe et de la compagnie Emirates.
Malgré cela, la pression sur la recette unitaire reste pesante et la compagnie a également subi une hausse de ses coûts, entraînée par celle de sa facture carburant de 14% – principalement à cause de la hausse du prix du pétrole mais également, dans une moindre mesure, d’un effet volume.
La croissance de l’industrie du transport aérien ne se dément pas et Emirates indique avoir enregistré une hausse de trafic de 5% pour une augmentation de 2% de ses capacités. Elle a transporté 29,2 millions de passagers sur les six premiers mois de son année fiscale, soit 4% de plus que l’année dernière.
Alors que la compagnie semblait accuser le poids de la concurrence ces derniers mois, elle ne semble pas renoncer à faire croître sa flotte. Maintenant qu’elle l’a simplifiée en n’y laissant que deux types d’avions – Boeing 777 et Airbus A380 -, elle continue de la moderniser. Elle a reçu dix appareils sur le premier semestre (quatre Airbus A380 et six Boeing 777) et devrait en recevoir encore neuf d’ici la fin de l’année. En parallèle, elle ne retirera que neuf avions du service en 2017-2018.
Elle vient d’ailleurs de réceptionner, le 3 novembre, son centième A380. A l’occasion de la cérémonie qui s’est déroulée à Hambourg, son PDG a reconnu être en négociations avec Airbus pour acquérir d’autres exemplaires du Super Jumbo, d’autant que l’avionneur vient d’en lancer une version améliorée, l’A380Plus. Selon Reuters, une commande pourrait être officialisée dès l’ouverture du salon de Dubaï le 12 novembre et porter sur une trentaine d’appareils. Cela conviendrait bien à Airbus, Tom Enders ayant déclaré : « je ne suis pas sûr de laisser John Leahy partir à la retraite sans signer au moins une grosse commande d’A380. » Le directeur des ventes ayant prévu de la prendre dans les prochaines semaines, le timing serait parfait.
Le salon sera également l’occasion pour Emirates de présenter sa nouvelle première classe, composée de six suites privées disposées en 1-1-1 sur Boeing 777-300ER – elles sont actuellement huit, en 1-2-1. Elle entrera en service le 1er décembre sur Bruxelles et Genève.
Un produit aux antipodes de l’autre piste de réflexion de la compagnie en ce moment, qui envisage également le lancement d’un produit « Budget Economy » qui s’adresserait aux voyageurs très sensibles au prix du billet et plus susceptibles de se tourner vers un produit low-cost que vers la classe économique d’une compagnie traditionnelle. Si cette piste était suivie, Emirates pourrait opter pour une zone de la classe économique à onze sièges de front sur A380, voire pour une densification encore plus importante de ses appareils.