Le Journal de l’Aviation et Alertavia ont régulièrement couvert l’actualité du Transport aérien durant la trêve estivale. Voici les 10 faits marquants qu’il ne fallait pas manquer avant la rentrée.
C’est en plein coeur de l’été que le conseil d’administration d’Air France a annoncé la nomination de Benjamin Smith en tant que directeur général d’Air France-KLM. Homme du transport aérien et numéro deux d’Air Canada, sa légitimité a immédiatement été remise en question par l’intersyndicale d’Air France qui regrette le choix de mettre un Canadien à la tête du groupe (qui a toujours été dirigé par un Français) et de tripler son salaire.
Les vacances ont également été studieuses pour Ethiopian Airlines, qui ne s’est accordé aucune pause dans son projet de création d’un groupe aérien panafricain et a finalisé des accords de partenariats avec les gouvernements du Tchad et de Zambie pour lancer Chadian Airlines et Zambia Airways. Elle travaille également sur le lancement d’une compagnie au Mozambique et sur Guinea Airlines. Les quatre projets devraient être concrétisés d’ici la fin de l’année. Elle envisage également une prise de participation dans Eritrean Airlines et dans la toute nouvelle Nigeria Air.
Dans la série des rapprochements, Orix Aviation va acquérir 30% de la société de leasing Avolon pour un montant évalué à 2,2 milliards de dollars. Un accord a été conclu avec Bohai Capital (dont l’actionnaire majoritaire est le groupe HNA) et la transaction devrait être clôturée au quatrième trimestre. Orix Aviation, basée à Dublin, est une entité du groupe japonais Orix et gère un portefeuille de plus de 200 appareils pour 70 compagnies aériennes dans plus de 30 pays.
Du côté des flottes, quelques événements ont également ponctué l’été. Le premier A380 de seconde main est ainsi en service. Hi Fly a conclu trois contrats de location cet été et son Super Jumbo a très brièvement été exploité par Thomas Cook Scandinavia, avant de rejoindre les flottes de Norwegian puis d’Air Austral pour quelques semaines comme solution de remplacement des 787 immobilisés par les problèmes des moteurs de Rolls-Royce.
Par ailleurs, la Compagnie Aérienne Inter Régionale Express (opérant sous le nom d’Air Guyane, filiale guyanaise d’Air Antilles Express) a acquis un ATR 72-600. Il a été acheté neuf à NAC (Nordic Aviation Capital) et porte le numéro de série 1497.
Si le conflit social couve chez Air France, KLM et Joon, il a été bien réel chez Ryanair durant la saison estivale. A la suite de sa décision de reconnaître les syndicats, la low-cost irlandaise a essuyé plusieurs grèves cet été, notamment à Dublin où les pilotes ont observé cinq jours d’arrêt de travail. Un accord a été conclu avec le syndicat Forsa, qui doit encore être validé par les pilotes. Une convention collective a également été adoptée en Italie. En Irlande, les PNT demandaient de meilleures conditions de travail. Dans les autres pays, ils réclament en priorité des contrats de travail basés sur la législation du pays de résidence.
Question réseau, des changements importants ont été planifiés cet été. A la suite de la dénonciation par les Etats-Unis des accords avec l’Iran et du retour des sanctions, plusieurs compagnies aériennes ont décidé de suspendre leurs vols vers le pays. British Airways, Air France (Joon) et KLM arrêteront la desserte de Téhéran à partir de la mi-septembre.
En parallèle, les compagnies américaines se détournent de l’Asie pour renforcer leurs positions sur le transatlantique. L’objectif est de supprimer des liaisons longues rendues moins ou non rentables par l’augmentation du prix du carburant et la concurrence pour favoriser des lignes plus courtes donc moins exposées aux fluctuations et situées sur un marché toujours dynamique. American Airlines va ainsi supprimer sa ligne vers Shanghai au départ de Chicago et réduire celle vers Tokyo, quand Hawaiian Airlines suspend Pékin. Delta Air Lines a également annoncé un renforcement sur le transatlantique.
Un autre signal d’alarme est venu d’Inde, avec le report de la publication des résultats trimestriels de Jet Airways qui a mis un coup de projecteur sur ses difficultés financières. Frôlant le défaut de paiement, la compagnie a fini par publier une perte nette de 188 millions de dollars pour le premier trimestre et a annoncé un plan de restructuration pour redresser son bilan. Elle a également obtenu une aide de la part de certains de ses créanciers (dont Boeing) et de banques. La compagnie souffre de la concurrence des low-cost et de la montée du prix du carburant.
Enfin, bien que le transport aérien soit toujours plus sûr, juillet et août ont été marqués par deux accidents. Le 31 juillet, un Embraer 190 d’Aeromexico s’est écrasé lors de son décollage de Durango, après avoir été pris dans une averse de grêle. L’accident a fait 85 blessés, la plupart légers, sur les 101 occupants de l’appareil. En revanche, le bilan de celui du Junkers 52 qui s’est écrasé le 4 août en Suisse sur le versant d’une montagne a été plus lourd, avec vingt victimes.