L’IATA a publié ses dernières prévisions de trafic le 24 octobre. L’association internationale de compagnies aériennes estime que le trafic devrait doubler d’ici vingt ans, passant de 4,1 milliards de passagers en 2018 à 8,2 milliards en 2037, avec un rythme de croissance de 3,5% par an. Elle constate également que le centre de gravité de l’industrie du transport aérien continue de se déplacer vers l’Est, l’Asie Pacifique abritant plus de la moitié des futurs nouveaux passagers.
Tout ceci devrait remettre en question le classement actuel des marchés. Ainsi, la Chine arrachera le titre de plus important marché aérien aux Etats-Unis vers 2024 et l’Inde prendra la troisième place, devançant les Royaume-Uni. A plus long terme, l’Indonésie se placera quatrième aux environs de 2030 (elle est le dixième marché aujourd’hui), tandis que la Thaïlande intègrera le Top 10 à cette même échéance, poussant l’Italie vers la sortie.
Tout ceci ne vaut que si les conditions restent similaires à celles d’aujourd’hui. Mais l’IATA répète que cette croissance est menacée par les velléités protectionnistes de certains gouvernements. Si elles se confirment, la croissance pourrait n’atteindre que 2,4% par an et le nombre de passagers en 2037 se limiterait à 5,7 milliards, avec un manque à gagner de mille milliards de dollars pour le PIB mondial. A l’inverse, une libéralisation accrue pourrait apporter une croissance annuelle de 5,5%.
Quelles que soient le scénario qui se réalisera, un autre problème va se poser : celui des infrastructures. Alexandre de Juniac, le directeur général de l’IATA, estime que ce problème se retrouve partout dans le monde et se pose aussi bien dans le domaine des infrastructures aéroportuaires que dans celui du contrôle aérien. « Les gouvernements doivent prendre des décisions et très vite », estime-t-il, rappelant les importantes perturbations de l’été en Europe à cause d’une pénurie de contrôleurs notamment. « Nous sommes très inquiets et c’est notre principal sujet d’inquiétude à l’échelle mondiale. »