Les capacités du groupe Lufthansa et principalement d’Eurowings ont fortement augmenté en 2018, du fait de l’absorption d’une partie des actifs d’Air Berlin. La solidité du groupe n’est plus à prouver et les dépenses exceptionnelles que la transaction a entraînées ont été absorbées sans remettre en cause cette solidité. En revanche, Lufthansa a tenu à souligner que si la reprise d’Air Berlin était un mouvement stratégique opportun, la vigilance était désormais de mise pour les saisons à venir en raison de l’évolution de plusieurs facteurs extérieurs aux compagnies.
« Toute croissance future dans le secteur du transport aérien devra tenir davantage compte des capacités des infrastructures dans les airs comme au sol », affirme Carsten Spohr, le président du groupe. Un souci qui occupe les compagnies européennes de longue date mais dont la pertinence s’est vérifiée de façon éclatante cet été avec les perturbations opérationnelles entraînées par le manque de capacités du contrôle aérien (notamment la pénurie de contrôleurs). De même, la saturation menace de plus en plus d’aéroports – notamment à Francfort, où le groupe Lufthansa ne cesse d’exprimer son mécontentement. L’IATA considère également ce problème des capacités des infrastructures comme le plus préoccupant pour l’industrie au niveau mondial.
Ainsi, alors que les prévisions font état d’une croissance de 10% des capacités en Allemagne pour l’hiver 2018-2019, le groupe Lufthansa se restreindra à une augmentation, déjà conséquente, de 8%. Pour l’été 2019, elle sera contenue à 3,8%.
« Nous avons pour objectif de consolider la rentabilité de nos compagnies grâce à cette discipline dans les capacités. Nous nous attendons aussi à une hausse importante des coûts du carburant qui entraîneront une augmentation des tarifs des billets au plus tard en 2019 », prévient également Carsten Spohr. La facture devrait en effet augmenter de 850 millions d’euros en 2018.
Le chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année a augmenté de 6% à 26,9 milliards d’euros. En revanche, le résultat opérationnel a baissé de 7,7% à 2,4 milliards d’euros, entraînant avec lui le bénéfice net qui perd 6% à 1,74 milliard d’euros. Si les compagnies traditionnelles ont enregistré de belles performances, notamment Swiss qui reste la plus rentable du groupe avec une marge opérationnelle de 14,3%, Eurowings a accusé le coup de l’absorption d’Air Berlin. « En 2017, nous avons saisi une opportunité historique dans la consolidation du secteur en Europe. C’était la bonne décision en termes stratégiques, même si 2018 a été difficile pour Eurowings. »
Les prévisions pour le bilan 2018 ne sont pas modifiées : le groupe s’attend à la deuxième meilleure année de son histoire, avec un résultat opérationnel légèrement en retrait par rapport à 2017.