Huit A380 vont être rayés du carnet de commandes d’Airbus. Un porte-parole de Qantas a en effet indiqué le 7 février que la compagnie australienne avait formellement annulé les appareils qui restaient à livrer de sa commande initiale. Une décision attendue depuis longtemps.
Lorsque Qantas a signé sa commande initiale en 2001, elle avait prévu d’introduire douze A380 à sa flotte. Mais elle a décidé en 2006 d’étoffer sa commande pour la porter à vingt. Si la livraison des douze premiers appareils a eu lieu comme prévu, celle des huit derniers a régulièrement été repoussée depuis 2012. En 2016, Alan Joyce avait même publiquement déclaré que la flotte était parfaite avec son volume actuel et que Qantas ne voyait pas d’autres destinations où placer le Super Jumbo. « Notre dessein est de ne pas réceptionner ces appareils », avait tranché le CEO de la compagnie à l’époque.
Il ne s’agit donc là que d’une confirmation. « Ces avions n’entrent plus depuis un certain temps dans les plans de la compagnie », souligne le porte-parole aujourd’hui, qui précise qu’aucune menace ne pèse sur la flotte actuellement en service.
Et pour cause, Qantas a annoncé en 2017 qu’elle allait réaménager ses appareils pour augmenter ses capacités en classe affaires et Premium Economy. Les travaux seront réalisés par Airbus et seront lancés au deuxième trimestre. A l’occasion du chantier, l’avionneur mettra également en place les aménagements de l’option Cabin-Flex sur A380, dont Qantas est cliente de lancement.
Si l’annulation n’est pas une surprise, elle remet un coup de projecteur peu avantageux sur le programme A380, après qu’Airbus a annoncé la semaine dernière qu’il était en discussion avec Emirates au sujet de la dernière commande de la compagnie émiratie pour vingt appareils (et seize options). Elle est sur la sellette en raison de l’échec des négociations avec Rolls-Royce au sujet des performances des moteurs Trent 900.
Parallèlement à une annonce de réduction des cadences de production d’Airbus, cette commande d’Emirates, annoncée début 2018, avait accordé dix ans de sursis au programme.