Le sort de Malaysia Airlines pourrait être scellé rapidement. Interrogé sur l’avenir de la compagnie aérienne nationale, le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a déclaré que le gouvernement devrait décider bientôt s’il allait continuer de la soutenir ou arrêter les frais en la vendant ou en la liquidant.
« C’est une décision très grave de fermer la compagnie aérienne », a-t-il déclaré avant de poursuivre : « nous allons toutefois étudier la question de savoir si nous devrions la liquider, la vendre ou la refinancer. Ceci étant à la discrétion du gouvernement. »
Malaysia s’enlise dans ses difficultés financières depuis près de dix ans et les deux accidents qu’elle a subis en 2014 ont achevé de mettre en déroute sa santé économique. Elle avait été rachetée par le fonds souverain Khazanah fin 2014, qui avait transféré les activités dans une nouvelle entité, parallèlement à un changement d’identité visuelle. Un plan de restructuration avait également été lancé pour redresser la compagnie.
Malgré cela, rongée par la concurrence des low-cost, Malaysia Airlines continue d’accumuler les pertes. En 2018, elle a enregistré un chiffre d’affaires stable (+1%) mais reconnaît avoir manqué son objectif de retour à l’équilibre, sans pour autant dévoiler ses résultats, en raison de la conjoncture économique (augmentation du prix du pétrole et volatilité des taux de change) ainsi que d’une pénurie d’équipages.
Face au manque de réponse du marché, elle a renoncé à vendre ses six A380 et cherche désormais à les rentabiliser en les affectant aux vols de pèlerinage vers l’Arabie saoudite. Elle a lancé une compagnie dédiée à ces opérations, Amal Airlines, qui est opérationnelle depuis la fin de l’année 2018.