C’est désormais véritablement un mouvement mondial. Les Etats-Unis se sont résolus à suivre les autres pays et ont décidé de suspendre à leur tour les opérations du Boeing 737 MAX. La nouvelle a été annoncée ce soir par le président Donald Trump, en accord avec Boeing, la FAA et les compagnies aériennes. « Nous allons décréter en urgence l’interdiction de tous les vols des 737 MAX 8 et 737 MAX 9 », a-t-il déclaré. En parallèle, le BEA a annoncé qu’il s’était vu confier l’analyse des enregistreurs de vol.
Boeing a souligné qu’il soutenait pleinement la décision des Etats-Unis et qu’il l’avait recommandée à la FAA après consultation avec le NTSB et ses clientes, afin de rassurer le public. « Nous soutenons cette mesure préventive par extrême prudence. […] Nous faisons tout notre possible pour comprendre les circonstances de l’accident en partenariat avec les enquêteurs, améliorer la sécurité et nous assurer que cela n’arrive plus jamais. » L’avionneur continue toutefois à avoir une confiance totale en son avion.
La FAA révèle quant à elle que la collecte et l’analyse préliminaire de nouvelles données et de preuves, ainsi que le travail de données satellitaires, l’ont poussée à prendre cette décision. C’est également que qu’avait annoncé le Canada quelques heures auparavant pour justifier les mêmes mesures.
Donald Trump a reconnu que Boeing travaillait dur pour déterminer les circonstances de l’accident. « J’espère qu’ils trouveront vite une réponse mais d’ici là, les avions resteront immobilisés. »
La totalité de la flotte mondiale de 737 MAX (versions 8 et 9) est donc désormais clouée au sol. Boeing précise qu’elle compte 371 appareils. Le mouvement d’immobilisation avait été lancé par la Chine le 11 mars mais a réellement pris de l’ampleur le 12 mars, pays, compagnies aériennes et agences de sécurité du transport aérien annonçant les uns après les autres un ban de la flotte.
Cela fait suite à l’accident d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines le 10 mars à peine six minutes après son décollage d’Addis-Abeba. L’accident, qui a fait 157 victimes, présente certaines similarités avec celui de Lion Air en octobre 2018 : modèle de l’avion et faible temps de vol. Pour autant, l’enquête s’ouvre tout juste et rien ne permet encore de déterminer les circonstances exactes de l’accident. Les deux enregistreurs de vol ont été retrouvés. L’Ethiopie n’ayant pas les moyens de les ouvrir, de recueillir leurs données et de les analyser, les enregistreurs seront confiés au BEA. « Les autorités éthiopiennes demandent au BEA son assistance pour l’analyse des FDR et CVR », indique le Bureau d’enquêtes et d’analyses.