« 2018 a été une nouvelle année de succès du point de vue financier », a annoncé Carsten Spohr, le président du groupe, avant de préciser : « nous avons réalisé le deuxième meilleur résultat de l’histoire du groupe. » Lufthansa ne cesse en effet d’augmenter son chiffre d’affaires. Et si ses résultats opérationnels et nets accusent une baisse, elle est principalement attribuable à Eurowings, qui a encore dû supporter les coûts d’intégration d’Air Berlin et évolue sur un marché saturé.
Le résultat opérationnel a en effet atteint 2,8 milliards d’euros (-10%), malgré une augmentation de 850 millions d’euros de la facture pétrolière et une explosion (+70%) des coûts engendrés par les retards et annulations – notamment due au dysfonctionnement du contrôle aérien en Allemagne durant l’été. La marge opérationnelle du groupe perd quatre points à 7,9%.
Les résultats ont été très différents entre les compagnies de réseau et Eurowings. Lufthansa, Swiss et Austrian ont réussi à enregistré un résultat opérationnel de 2,4 milliards d’euros, en croissance de 6%, avec une marge de 10,7% en croissance de neuf points.
Au contraire, Eurowings a de nouveau vécu une année particulière qui a vu la fin du processus d’intégration d’Air Berlin au troisième trimestre. Subissant des charges opérationnelles supplémentaires de 170 millions d’euros et les mêmes effets que ses partenaires (hausse du pétrole, volatilité des taux de change et été calamiteux en termes opérationnels), elle a enregistré une perte opérationnelle de 231 millions d’euros (contre 60 millions d’euros de résultat positif en 2017) et une marge négative de 5,5% qui perd sept points.
Lufthansa Cargo, Lufthansa Technik et LSG ont toutes apporté une contribution positive aux résultats groupe.
En termes de résultat net, il enregistre 2,6 milliards d’euros de bénéfices (8%).
Prudent, le groupe Lufthansa a décidé de réduire la croissance de ses capacités pour l’été 2019 à 1,9%. Il sait notamment que la situation du contrôle aérien européen ne va pas s’arranger par rapport à 2018 et s’attend à un autre été chaotique. De même, si l’industrie s’attend à de nouvelles faillites cette année, la surcapacité générale ne devrait pas s’alléger et la pression sur les tarifs restera forte. Par ailleurs, les coûts liés au carburant devraient continuer d’augmenter et pourrait s’alourdir de 650 millions d’euros. Le contrôle des autres coûts va donc se poursuivre (Lufthansa a réussi à les faire baisser durant trois années consécutives) et devrait partiellement les compenser.
En termes de résultat, le groupe vise une croissance du chiffre d’affaires aux alentours des 5% et une marge opérationnelle située entre 6,5% et 8%. Quant à Eurowings, elle devrait connaître sa première année sans bouleversement et atteindre l’équilibre.