Le plan de sauvetage d’Alitalia attendra encore. Le gouvernement italien a décidé de laisser de nouveau plus de temps à Ferrovie dello Stato pour présenter une offre définitive et contraignante pour la reprise de la compagnie nationale. Il avait déjà annoncé que la date-butoir du 30 avril serait repoussée ; cette fois, Luigi Di Maio, ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, l’a fixée au 15 juin, en espérant que la composition du consortium de reprise serait connue avant.
Cela ne fait jamais que deux ans que la compagnie est sous administration extraordinaire et à la recherche d’un repreneur, après que les salariés d’Alitalia avaient rejeté un plan de restructuration présenté par Etihad en avril 2017. Ce repreneur s’est fait connaître en octobre 2018 en la société des chemins de fer italiens, Ferrovie dello Stato. Mais elle ne peut reprendre seule la compagnie et cherche des partenaires industriels, notamment des spécialistes du transport aérien.
Plusieurs compagnies européennes ont fait connaître leur intérêt avant de se rétracter (que ce soit avant ou après l’annonce de Ferrovie dello Stato), notamment Ryanair et easyJet. Lufthansa lorgne elle aussi sur le marché italien mais refuse catégoriquement de reprendre Alitalia en l’état et répète qu’elle ne s’engagera que si elle est complètement restructurée. Il ne semble rester que l’américaine Delta Air Lines pour conserver un intérêt aujourd’hui, tourné vers le réseau long-courrier de la compagnie.
Depuis deux ans, Alitalia poursuit donc ses opérations, avec un volume d’activité relativement stable, grâce à un prêt de l’Etat qui fait l’objet d’une enquête de la part de la Commission européenne. Elle doit ainsi 900 millions d’euros au gouvernement, qui doivent être remboursés à la fin du mois de juin – une échéance qui devrait elle aussi être de nouveau repoussée.