Ryanair a présenté des résultats en demi-teinte pour 2018-2019. La low-cost irlandaise a enregistré une croissance de 6% de son chiffre d’affaires à 7,56 milliards d’euros mais son bénéfice net s’est effondré de 29%, tout en restant supérieur au milliard d’euros (hors Laudamotion, qui a perdu 139,5 millions d’euros). Michael O’Leary, son PDG, explique que ces résultats sont en partie dus à la baisse des tarifs cette année et que les choses ne devraient pas beaucoup évoluer en 2019-2020.
Les points positifs de 2018-2019 ont concerné le trafic, le nombre de passagers transporté ayant de nouveau augmenté – de 7% pour atteindre 139,1 millions de voyageurs -, et les recettes auxiliaires, qui ont bondi de 19% notamment grâce à la popularité des options d’embarquement prioritaire et de réservation du siège.
En revanche, les tarifs moyens ont diminué de 6% (à cause de la surcapacité en Europe et du décalage des vacances de Pâques) et les coûts hors carburant ont augmenté de 5% sous l’effet de l’augmentation des coûts du personnel (avec notamment l’augmentation de 20% des salaires de pilotes) et des compensations entraînées par les dysfonctionnements du contrôle aérien. Les coûts de carburant ont eux aussi augmenté, de 5%.
Pour 2020, Michael O’Leary s’attend de nouveau à une année difficile en termes de bénéfices. « Nous sommes dans une période de guerre des prix […]. Nous allons continuer de remplir nos avions comme nous l’avons toujours fait mais les bénéfices vont souffrir un ou deux ans, les actionnaires doivent s’y préparer », commente-t-il, parlant de Ryanair mais également de ses concurrentes en Europe. Ainsi, Ryanair s’attend à voir son trafic augmenter de 8% durant l’année fiscale 2020 mais ses bénéfices rester stables entre 750 et 950 millions d’euros – Laudamotion comprise cette fois. Elle explique que le niveau de ses réservations au premier semestre est légèrement meilleur que celui de l’année dernière mais que les tarifs sont toujours plus bas (surtout au Royaume-Uni toujours sous la menace du Brexit et en Allemagne) et qu’elle n’a aucune visibilité sur leur niveau au second semestre.
Ses coûts continueront d’augmenter mais moins rapidement (+2%), sous l’effet de la hausse de sa facture carburant, de la force de la livre sterling et du retard dans l’intégration de ses Boeing 737 MAX 200. A ce sujet, Michael O’Leary indique que la livraison de ses cinq premiers 737 MAX, attendus en avril, mai et juin, a été reportée à octobre – sous réserve d’approbation par l’EASA – et que les appareils devraient tous être opérationnels durant l’hiver 2019-2020. Les 42 appareils qui devaient avoir été intégrés durant l’hiver 2019-2020 seront finalement tous opérationnels durant l’été 2020. « Cela va nous coûter un million de passagers cet été », estime Michael O’Leary, qui précise que Ryanair est en discussion avec Boeing pour des compensations.
Enfin, les difficultés de recrutement de Ryanair font pour le moment partie du passé. Michael O’Leary indique que la compagnie a couvert ses besoins en personnel navigant « non seulement pour l’hiver 2019-2020 mais aussi pour l’été 2020 ». Les nombreuses faillites survenues en 2018 et depuis le début de l’année ont en effet relâché la tension sur le marché – une tendance que Michael O’Leary voit se poursuivre jusqu’à l’hiver prochain.