Avianca Brasil ne vole plus. Après avoir réduit ses opérations au gré des saisies de ses avions depuis quatre mois, la compagnie brésilienne a été clouée au sol par l’ANAC. L’agence brésilienne de l’aviation civile a ordonné la suspension des vols par mesure de précaution à partir du 24 mai et jusqu’à ce que la compagnie puisse prouver qu’elle est capable d’assurer son programme en toute sécurité. L’ANAC précise qu’elle a devancé une décision similaire d’Avianca Brasil.
En difficulté depuis un an, Avianca Brasil s’était placée sous la protection d’une loi sur les faillites au mois de décembre pour restructurer ses activités. Elle avait notamment prévu de réduire ses effectifs de 900 personnes et de mettre une partie de ses actifs aux enchères, notamment des slots, pour éponger une partie de ses dettes. Un processus désormais menacé car elle perdra ses droits si elle reste trop longtemps clouée au sol.
Les difficultés d’Avianca Brasil étaient apparues au grand jour lorsque la querelle a éclaté autour des appareils qu’elle exploitait en leasing et dont elle ne parvenait plus à régler les loyers. Malgré le statut particulier instauré par la loi sur les faillites, la justice avait donné raison aux lessors désireux de récupérer leurs appareils. Elle n’exploitait plus que six Airbus A318/A319 au début du mois (dont quatre A318 loués à Airbus mais eux aussi menacés de saisie), qui réalisaient une trentaine de vols par jour.
Son réseau n’était plus constitué que des routes les plus demandées entre les principaux aéroports brésiliens, afin de conserver les créneaux les plus précieux. Ses principales concurrentes (Azul, GOL et LATAM) espèrent les récupérer.