Quels bénéfices attendez-vous de vos A321neo ?
Il y a plusieurs raisons qui nous ont poussés à introduire un nouvel avion. Des raisons technologiques tout d’abord. Nos Boeing 757 ont vingt ans, la technologie commence à être un peu ancienne et nous allons vers des difficultés croissantes dans le futur pour assurer un très bon niveau de qualité et de disponibilité. Et les pressions économiques, environnementales et sociales sont très fortes pour aller vers le progrès. L’A321neo coûte plus cher, tant au niveau de ses loyers que de ses équipements, mais nous aurons des coûts de carburant plus faibles – sur une rotation entre Paris et New York, il va consommer 30% de moins qu’un Boeing 757 -, certains coûts de maintenance plus faibles et moins d’irrégularités auxquelles faire face grâce à la plus grande fiabilité de ses équipements.
En termes d’opérations aéroportuaires, bien que l’A321neo ait une capacité équivalente au 757, il a des dimensions un petit peu réduites. Le 757 ne nous permettait pas d’assurer un 100% de contact alors que là nous évoluons vers ce 100% de contact. C’est un incrément de qualité.
Nous franchissons également une étape dans la qualité du service offert au passager. Nous avons été capables de réaliser avec l’aide d’Airbus et de Collins Aerospace une cabine de 76 sièges en full-flat et avec un espace personnalisé. L’IFE est intégré au siège et nous avons installé un système d’antenne satellite qui permet d’avoir de la connectivité durant toutes les phases de vol pour tous les passagers, sans limitation de volume, de débit. Cela permet un incrément de confort et de qualité important.
Lors de la commande de 2017, La Compagnie avait opté pour l’A321neo, qui suffisait pour atteindre New York. Pourquoi avoir changé d’avis et pris la version A321LR ?
Initialement, nous n’avions pas prévu de nous engager sur l’A321LR mais après avoir affiné nos études, nous avons choisi cette option. La baisse de consommation de carburant et l’octroi de capacités de réservoirs supplémentaires permettent à l’A321neo de voler en long-courrier, de traverser l’Atlantique et d’aller au-delà. L’A321LR a trois réservoirs auxiliaires ; nous n’avons pas besoin d’autant donc nous avons une version avec deux réservoirs supplémentaires et une provision pour un troisième. Le jour où nous voudrons envisager des lignes avec des distances plus longues, nous achèterons le kit et nous serons capables de faire à peu près 400 nautiques de plus.
Justement, quelles perspectives de développement vous ouvre l’A321LR ?
Je pense que l’A321LR va connaître un succès important sur Paris – New York. Il nous permet d’envisager l’avenir avec une vision de développement potentiel. Nous restons une compagnie de niche – nous n’aurons pas 25 avions dans dix ans – mais nous réfléchissons à des potentiels de développement entre des villes où les flux de voyage d’affaires sont suffisants pour que nous soyons à même de proposer une offre de transport qui fasse sens, en priorité sur le marché national en raison des problématiques de droits d’exploitation.
L’intégration de ces appareils, ce sont deux ans de travail acharné et une transformation du produit, du positionnement, de la notoriété. Nous sommes aussi en transition économique : comme pour toute jeune compagnie, les premières années ont été un petit peu compliquées sur ce plan. Mais nous sommes à l’aube d’être profitables et de l’être encore davantage. L’A321 sera aussi un levier très important pour ça. Et j’espère que nous l’occasion d’accueillir de nouveaux avions bientôt…